I) Informations
Beaucoup d'événements philosophiques ont dû malheureusement être annulés dans la période de mars à juin 2000, en raison de l'épidémie de Covid 19. Beaucoup sont reportés à une date ultérieure. Nous en reparlerons donc quand ils seront reprogrammés.
"Enseigner la philosophie dès le plus jeune âge" est une préconisation portée par l'université et reprise par l'UNESCO. Un récent rapport de l'UNESCO présente différentes préconisations en matière d'éducation à l'horizon 2030. Parmi elles, se trouve une préconisation portée par l'Université de Nantes et l'Inspé : intégrer la philosophie à l'éducation dès les premières années d'enseignement. Edwige Chirouter, maître de conférences habilitée à diriger des recherches en philosophie et sciences de l'Education est titulaire de la Chaire Unesco "Pratiques de la philosophie avec les enfants". Elle défend l'intérêt d'enseigner la philosophie dès le plus jeune âge dans un monde touché par les attentats et la montée du populisme.
Le service de didactique de la philosophie de l'Université de Liège programme diverses activités intéressantes au cours de l'année. Contact : Anne Herla, philosophe responsable du service, anne.herla@ulg.ac.be
Collection Les petits Platons . Pour les 10 ans de la maison d'édition, nous avons la joie de publier notre 30e Petit Platon et notre 3e titre scientifique : Galilée part en vrille !
La collection des Petits Platons permet aux lecteurs - de 9 à 99 ans ! de se familiariser avec malice et humour à la philosophie. Elle est traduite en plus de 20 langues, et dorénavant en albanais et lituanien !
Dans Galilée part en vrille, c'est la philosophie des sciences qui est mise à l'honneur. Dans cette fiction illustrée, le célèbre savant met en place une expérience originale pour réfuter les anciennes thèses d'Aristote sur la chute des corps et le géocentrisme en précipitant des melons-citrouilles du haut de la Tour de Pise...
On découvre comment Galilée a fondé la méthode moderne de la recherche scientifique en devenant le fondateur de la physique, qui s'est imposée depuis 1680 comme la première des sciences exactes modernes.
Un livre à faire découvrir pour rappeler à toutes les générations comment la science peut bousculer notre manière de voir le monde, ou encore comment les progrès scientifiques peuvent être accueillis au cours de l'histoire. Voyagez à travers l'histoire des sciences et l'Italie du XVIIe siècle avec l'humour dévastateur de Chiara Pastorini et Frédéric Morlot.
Le Pôle Philo, service de Laïcité Brabant wallon, a publié un guide de l'animateur en pratiques philosophiques.
Contact pour se le procurer : + 32 (0)10 22 31 91 - polephilo@laicite.net - www.polephilo.be
Deux jeux utiles ont aussi été confectionnés par le pôle :
- Le bon chef, jeu d'argumentation pour les enfants à partir de 7 ans. En faisant tourner les roues, les enfants créent un personnage qui deviendra le support de la réflexion : ce personnage sera-t-il un bon chef ? Pourquoi ? La fiche d'animation philo est téléchargeable sur www.polephilo.be
- Philo'ville : dispositif ludique permettant aux enfants à partir de 10 ans de vivre un processus démocratique en pratiquant la discussion philo. Épreuve des habiletés de penser, proposition de loi, amendement, vote, et regard sur le processus démocratique. La fiche d'animation philo est téléchargeable sur www.polephilo.be
De la même façon, le secteur Graines de philo des Francas a publié un Livret de l'animation très bien présenté pour les animateurs et formateurs d'ateliers de philo.
Contact : http://centredeloisirseducatif.net/node/1637
On trouvera une documentation philosophique très accessible (avec des vidéos claires) sur le blog professionnel de Guillaume Lequien : http://www.atelierphilo.fr/
PhiloCité, associé à l'Université de Liège, fournit de nombreux outils pour la philosophie avec les jeunes. https://www.philocite.eu/blog/?utm_source=mailpoet
Sont détaillées par exemple quatre méthodes d'animation.
Depuis plusieurs années, l'asbl PhiloCité et le Service de Didactique de la Philosophie de l'Université de Liège constituent une réserve d'outils didactiques à destination de différents publics, qui visent à pratiquer et à faire pratiquer la philosophie - de bien des manières. Le site Internet Mission Philo, créé en 2016, permet le partage de supports, d'activités et de préparations de cours de Philo (quel que soit le nom du cours donné, morale, EPA, CPC, ...), surtout à destination des élèves du secondaire supérieur. URL
Intéressant aussi à consulter : le site collaboratif: http://www.enseignerlaphilosophie.fr/
Réseau Canopé a publié un dossier en ligne sur le dialogue à visée philosophique avec les enfants, afin d'aider les enseignants (et les parents) à aborder la question du Covid et du confinement, durant la période de confinement et au retour en classe.
Ce dossier est constitué de plusieurs ressources que vous trouverez à ce lien :
https://www.reseau-canope.fr/notice/dialogue-a-visee-philosophique-avec-les-enfants.html
Il y a notamment :
- un article à télécharger qui recense des outils et méthodes, initiatives, etc.
- des fiches pédagogiques pour organiser des ateliers philo, rédigées par C. Pastorini ;
- une ITV de M. Sparagano, professeur de philosophie en lycée à Muret (31), qui livre en quelques minutes les pistes et les conseils qu'il donnerait à ses collègues pour vivre au mieux le retour en classe après cette période inédite ;
- l'ITV d'Ali Benmakhlouf, professeur de philosophie à l'université de Paris-Est-Créteil et membre senior de l'Institut universitaire de France nous fait partager son regard sur les questions de pandémie et de confinement.
Quelques sites de philosophie avec les enfants :
Le site de Michel Tozzi :http://www.philotozzi.com/
Celui de l'université de Laval au Québec avec Michel Sasseville :
https://philoenfant.org/coursenligne/
Celui de la maison de la philo avec le travail de Johanna Hawken :
https://maisondelaphilo-romainville.org/
Celui d'Oscar Brenifier : http://www.pratiques-philosophiques.fr/en/welcome/
Celui de Myriam Mekouar : https://www.asso-lecume.fr/
Celui de Julien Lavenu :https://www.labophilo.fr/
Celui de Laurence Bouchet : https://www.laurencebouchet-pratiquephilosophique.com/
Celui de Cédric Le Lay : http://cedriclelay-pratiquephilosophique.fr/qui-suis-je/
La Popphilosophie se développe en France, et tient son festival annuel à Marseille.
Aperçu de sujet traité : Penser le foot ? Présentation par Sylvain Dumont : "Le projet semble relever du snobisme "popu" d'intellectuels cherchant à exprimer le statut élitaire de la philosophie ; à moins qu'il ne s'agisse d'une pose-marketing, de l'investissement d'une "niche" commerciale sur le marché florissant et concurrentiel de la vénalité médiatique. On n'est pas loin de la faute de goût et il faut bien dire qu'une certaine propreté (Deleuzienne...) de la pensée (sans même parler de noblesse) se trouve menacée. Pourtant, s'il y a même une idée platonicienne du poil, il doit bien y avoir la possibilité d'une réflexion exigeante et féconde sur un objet beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. S'intéresser à la question, c'est d'abord découvrir une bibliographie étonnamment riche qui aborde le phénomène de façon non seulement sportive et sociologique, mais aussi politique, anthropologique, esthétique et même théologique, dans des ouvrages d'un sérieux remarquable. Il est vrai que ce sport devenu universel, gouverné par 17 immuables "lois du jeu" d'une simplicité biblique, ne va pas sans paradoxe et sans grand-écart : comment penser ensemble la vulgarité grégaire et fascistoïde de supporters incultes et parfois violents et racistes et le magnifique enthousiasme fédérateur de tout un peuple qui accompagne une belle victoire ? Comment concilier la morale de tricheurs et de truqueurs de joueurs menteurs et individualistes avec le génie collectif, l'intelligence et la générosité dans le jeu de certaines équipes ? Un tacle vicieux avec la magie d'un passement de jambes de Zidane ou la grâce d'une reprise de volée exécutée comme dans rêve ? La stupidité ostentatoire et superstitieuse de joueurs qui se "signent" à la moindre occasion, avec le sens du tragique qui, lors de certaines luttes épiques, élèvent graduellement les joueurs et spectateurs jusqu'à une grandeur qui reste dans les mémoires, malgré la défaite ? On tentera de penser ces contradictions, qui s'accompagnent de tant d'affects, à travers quelques axes structurants originaux : un essai pour dégager le concept revisité d'une "amitié aristotélicienne" qui soude les différentes communautés du foot (en opposition à l'injonction lénifiante et moralisatrice du "respect") ; les linéaments d'une réflexion sur le statut ontologique et phénoménologique de l'espace et du temps dans le jeu, qui débouchera sur des considérations concernant le statut du réel et le repérage d'un virtuel générateur, dans cet instantané-médiatisé qu'est le spectacle du direct. Le tout dans un parti pris méthodologique de penser l'expérience footballistique de manière globale, sans séparer le jeu lui-même du stade, des supporters et de ses conditions médiatiques de spectacularisation mondialisée".
Le département de philosophie de l'Université de Grenoble propose un diplôme Philopolis : " Pratiques du dialogue philosophique dans la cité ". Il est ouvert à la formation continue. Ce DU a pour objectif de former des personnes capables d' animer des dialogues philosophiques dans divers contextes et selon différents dispositifs. Présentation du diplôme ci-dessous en PDF.
Si vous êtes intéressé, vous pouvez vous inscrire sur l'application :
https://ecandidat.univ-grenoble-alpes.fr/ecandidat/#!accueilView
Document (format PDF) : Philopolis-pratiques du dialogue philosophique dans la cité
II) Publications
Penser par soi-même - Michel Tozzi, Chronique sociale, 2020 - Avant-propos pour la 8e édition
La philosophie est aujourd'hui une démarche d'autodéfense intellectuelle et une hygiène mentale. Voyons en effet notre monde : tout s'accélère, dit Hermut Rosa, et nous n'avons plus de temps pour une "pause-pensée" (Marie Pantalacci). C'est pourtant une nécessité, car notre vie, alors qu'elle est de plus en plus soumise à l'aléatoire des rencontres affectives et des bifurcations professionnelles, devient de plus en plus impensée, et son sens (direction et signification) se brouille. Alors qu'"une vie non examinée, disait Socrate, ne vaut pas la peine d'être vécue".
C'est le paradoxe : d'un côté l'individualisme contemporain nous somme
d'inventer notre vie, d'être notre propre créateur, grisé par l'autonomie de notre
liberté. De l'autre il accroît la responsabilité écrasante de nos choix, faisant
reposer sur nous le poids de nos erreurs et de nos échecs, qu'alors nous
culpabilisons. La maîtrise fantasmée de notre vie nous échappe, et l'émotion
perturbatrice nous submerge très souvent. C'est vrai au niveau individuel, car
l'injonction de jouir et le souci performant d'être toujours à la hauteur exacerbent
la "fatigue d'être soi" (Ehrenberg), dont la dépression est la manifestation
moderne. C'est aussi vrai au niveau collectif, où sont largement partagés
aujourd'hui l'impuissance de l'individu isolé face à la mondialisation, la peur du
terrorisme et des migrations, le catastrophisme écologique, qui minent l'espérance
en l'avenir. Jamais l'idéal d'une sagesse individuelle ou d'une utopie collective
n'a paru aussi désuet. Jamais il ne s'est avéré aussi urgent.
C'est là où peut
entrer en jeu la philosophie, par sa puissance réflexive de recul, sa capacité
d'analyse critique, son évaluation de ce qui est essentiel pour l'humain. L'époque
le sent confusément, comme un contre-point à sa frénésie, par sa demande de
philosophie qui explose comme un symptôme : à l'école, c'est le développement
significatif de la philosophie avec les enfants et les adolescents, la revendication
de philosophie en lycée professionnel... Dans la Cité, c'est la vogue dans des lieux
multiples du café philo, ciné philo, goûter philo, rando philo, des consultations
philosophiques et de la philosophie en entreprise etc.
La religion tente à sa façon, et non sans succès, de résoudre cette question du sens de la vie ici-bas et au-delà, mais elle séduit peu tous ceux qui sont confrontés à l'absurdité (Camus) d'un monde où pour eux "Dieu est mort" (Nietzsche). La science, quelles que soient ses fantastiques découvertes, ne me dit rien par ailleurs sur ce que je dois moralement faire. Elle me laisse démuni devant les problèmes éthiques et politiques que ses recherches mêmes et ses applications techniques soulèvent (ex. : bioéthique, clonage humain, PMA, expérimentation animale, OGM, éthique environnementale etc.). Reste la philosophie, la voie d'une raison non instrumentale, non obsédée par l'efficacité, la rentabilité et le profit, qui voudraient se faire prendre pour des valeurs. Une raison qui a perdu de sa superbe antique ou cartésienne, avec l'épistémologie du XXe, qui relativise depuis Kant sa prétention à tout connaître, tant est grande la complexité du monde et de nous-mêmes. Mais qui peut nous doter, en ces temps d'aléatoire et d'incertitude, d'une " sagesse pratique " (P. Ricoeur).
Que peut la Philosophie ? interroge S. Charbonnier (Seuil, 2013). Ralentir notre rythme pour laisser place, temps et chance à la pensée. Tenter de comprendre notre rapport au monde et à autrui avec une pensée complexe (Morin), reliante, modeste face à la complexité du réel, mais ambitieuse quant à l'exigence de savoir. Car c'est en décryptant le sens de ce qui nous arrive dans un contexte donné que nous pouvons mieux nous orienter dans le bruit de l'existence. Aiguiser notre esprit critique, notre doute, notre désir de vérité, notre lucidité, notre intelligence collective pour débusquer les intox, les réductionnismes, les préjugés, les idéologies simplistes et mortifères. Clarifier nos valeurs, et si nécessaire les hiérarchiser, car elles nous permettent d'évaluer la cohérence et la pertinence de nos actions individuelles et de nos engagements collectifs...
Ce chemin n'est pas facile, car on préfère aujourd'hui le confort à l'effort. Il faut s'y préparer, puis continuer à s'y entraîner. C'est ce que propose l'enseignement de philosophie en première et terminale. Mais celui-ci doit être profondément remanié, en intégrant des acquis de la pédagogie et de la didactique, pour être adapté aux " nouveaux lycéens" (F. Dubet), dont beaucoup ne pouvaient accéder à cette discipline il y a quelques années.
C'est la perspective de cet ouvrage du professeur de philosophie dans un lycée technique que je fus durant 28 ans. L'habitude de penser doit même commencer plus tôt, dès l'école élémentaire ( Pourquoi et comment philosopher avec des enfants ? De la théorie à la pratique en classe, Hatier, 2018), être étendue aux lycées professionnels, et se poursuivre tout au long de la vie. Il y là un enjeu philosophique pour l'humain, et démocratique pour le citoyen ...
Pour une philosophie de terrain , par Christiane Vollaire, Creaphis Editions, 2017.
"En dépit du succès que la philosophie de terrain rencontre dans des domaines disciplinaires et professionnels variés, et dont nous nous revendiquons nous-mêmes, elle manque d'un sol d'appartenance spécifique, à savoir d'une base théorique propre à elle. La "philosophie de terrain" reste un concept vague à côté de termes-satellites comme "philosophie appliquée", "recherche appliquée", "pratique(s) de la philosophie" : ferait-elle l'objet d'un désintérêt, d'un évitement ou bien d'un oubli théorique ? Par où, et comment, alors, fonder la légitimité épistémologique de cette catégorie qui se veut l'issue de pratiques qui ne sont pas "a priori" scientifiques ?
Dans ce contexte, Christiane Vollaire prend la parole, ou plutôt met les pieds dans le plat, en essayant de penser de manière à la fois méthodique et empirique la notion, les conditions de possibilité et les "passeurs" de la "philosophie de terrain". Paru en 2017, Pour une philosophie de terrain est une contribution passionnée, dont le caractère est théorique et politique en même temps ; un ouvrage qui se veut aussi dans la transmission, proposant un retour sur trois enquêtes de terrain réalisées par l'auteure en collaboration avec le photographe Philippe Bazin entre 2011 et 2014". (Début de la note de lecture de Costanza Tabacco, publiée le 20/06/2019 in La Pause Philo).
De nouveaux manuels de philosophie de classe terminale viennent de paraître. L'un d'entre eux nous semble sortir du lot par sa conception didactique, celui qui est édité chez Bordas, coordonné par Fanny Bernard et Guillaume Lequien, enseignants bien connus pour leurs innovations pédagogiques en philosophie, ainsi que Bastien Sueur :
Nous avons pris le parti de proposer des pages très proches de nos pratiques de classe, adaptées aux élèves que nous côtoyons tous les jours. Ainsi, vous y trouverez sur chaque notion un "colloque des philosophes" (6 textes sur une même question), une démarche de type "procès" ("argumenter à partir d'un cas"), une expérience de pensée, des courts exercices d'analyse, de conceptualisation et de problématisation des notions et des repères, une lecture longue, un débat contemporain. Nous avons travaillé à expliciter au maximum la méthode des exercices type bac et à proposer des exercices précis sur chaque moment de la dissertation et de l'explication de texte, ainsi que des exercices pour comprendre et s'approprier tous les repères du programme. Le cinéma ne constitue pas une section à part, mais il est présent tout au long des textes et exercices, car pour nous, un film n'est pas juste une ressource pour "un ciné club", mais bien un matériau pour la réflexion philosophique.
Vous pouvez en avoir un aperçu ici : https://fr.calameo.com/read/00495697984fec9567a7d
Et lire une présentation du projet ici : https://www.editions-bordas.fr/manuel-philosophie-terminale.html