Revue

Symposium : "En quoi les pratiques philosophiques à l'école et dans la Cité peuvent-elles contribuer à lutter contre les inégalités scolaires et sociales ?" (2-3-4 mars 2017, Hammamet, Tunisie)

Les symposiums invitent à l'action par l'échange en sous-groupe, l'expérimentation et le travail d'équipe. Ils présentent des ressources, des outils concrets et pratiques qui permettront aux participant.e.s de mettre en oeuvre des projets dans leur milieu.

Argumentaire

La Chaire sur la pratique de la philosophie avec les enfants (de 4 à 18 ans) a pour objectif d'aider au développement de pratiques citoyennes par la recherche, l'enseignement, la formation, la diffusion d'outils pédagogiques dans les écoles et la Cité. Elle vise à coordonner et mettre en relation les différentes équipes et structures francophones qui travaillent déjà sur ce sujet, à consolider des coopérations entre chercheurs et praticiens dans le cadre des relations Nord/Nord (Europe/Québec) et Nord/Sud (Europe-Québec/Maghreb-Afrique dans un premier temps).

Les enjeux de la pratique de la philosophie avec les enfants rejoignent très étroitement les objectifs de l'UNESCO : trop souvent réduite à l'enseignement secondaire ou universitaire, la pratique de la philosophie est pourtant un des moteurs essentiels pour développer l'esprit critique, les compétences démocratiques, l'empathie, l'ouverture et le dialogue interculturel.

Nous interrogeons ainsi plus particulièrement dans ce symposium : " En quoi les pratiques philosophiques sont un levier pour lutter contre les inégalités à l'école et dans la Cité : En quoi la culture du questionnement, le débat démocratique et l'esprit critique permettent aux élèves et aux enseignants de faire vivre concrètement au quotidien les valeurs d'égalité et de fraternité ?"

Jeudi 2 mars 2017, 14h-18h

14h-14h45 Ouverture du symposium :

Edwige Chirouter. Coordinatrice de la Chaire : "De la "philosophie à l'école" à une "école philosophique". Les ateliers de philosophie pour redonner de la "saveur aux savoir".

Les ateliers de philosophie dès l'école primaire répondent à l'injonction de former des citoyens éclairés non seulement par les lumières des savoirs et de la Raison, mais aussi par celles de l'empathie, de la bienveillance, de l'ouverture à l'Autre. H. Arendt a finement analysé, notamment par son célèbre concept de "banalité du mal", que la rationalité pure ou que l'encyclopédie du savoir ne sauvent nullement de la barbarie. Ainsi l'un des enjeux essentiels de notre postmodernité est de penser et d'inventer une éducation qui se soucie autant de l'éthique et des valeurs que des connaissances et des compétences, une éducation qui ne fasse pas l'impasse sur l'imagination, les émotions, une éducation qui prenne en considération la personne dans sa globalité et complexité.

L'ensemble de notre travail de recherche autour des pratiques philosophiques à l'école s'inscrit dans cette préoccupation politique de démocratiser l'apprentissage de la pensée critique, de réconcilier la raison et la sensibilité, de réhabiliter les valeurs et la culture humaniste et de lutter contre les inégalités. Le sens même d'introduire la philosophie dès le plus jeune âge dépasse ainsi largement la seule nécessité de démocratiser l'accès à cette seule discipline scolaire et donc les questions de didactique. Ces pratiques expérimentales interrogent le sens même de la transmission des savoirs et la définition profonde des missions de l'école. C'est pourquoi une des hypothèses fortes de ce symposium est qu'une approche philosophique des savoirs permettrait de retrouver leurs "saveurs", pour reprendre l'expression de J-P. Astolfi (2008). Ainsi, plus que de simples moments de philosophie déconnectés des autres apprentissages (une heure "d'atelier philo" par semaine), il s'agit plutôt de penser comment la philosophie peut insuffler du sens à ce que les élèves doivent apprendre au quotidien et dans toutes les disciplines. Ce qui nous amène à penser aux conditions de possibilité d'une "école philosophique", c'est-à-dire d'une école où les élèves seraient appelés à s'interroger sur les fondements épistémologiques des savoirs enseignés, où ils seront invités à retrouver l'étonnement originel à la source des connaissances. C'est peut-être à cette condition que les pratiques philosophiques peuvent être un levier dans la lutte contre les inégalités à l'école et dans la Cité.

14h45-15h15

Jean-Charles Pettier, U. Créteil. ESPE. France

"Pratiques à visée philosophique au coeur du projet scolaire dans une démocratie républicaine".

15h15-15h45

Olivier Blond Rzewuski U. Nantes. ESPE. France/Frédéric Pellerin. Académie de Nantes. France

"L'intérêt du débat philo pour (re)donner du sens aux apprentissages".

15h45-16h15

Pause

16h15- 16h45

Nathalie Frieden. Université de Fribourg. Suisse

"Comment la discussion en philosophie est une aide à l'apprentissage des langues et par là à l'intégration des migrants ?".

16h45-17h15

Agnès Perrin-Doucey. U. de Montpellier. France

"Littérature, altérité, citoyenneté et formation du lecteur".

17h15- 18h

Échanges entre participants

Vendredi 3 mars 2016. 9h-12h30

9h30- 10h

Christian Budex. Académie de Versailles. France

"Pratique philosophique et fraternité : un levier pour lutter contre les inégalités".

10h-10h30

Caroline Faivre. Collège La Madeleine. Le Mans. France

"Les DVP et les conseils coopératifs en classe et en Egpa: la discussion pour éduquer à vivre ensemble et apprendre à être en désaccord sans violence".

10h30-11h

M. Tayeb Bader. Maître-assistant -A- à École Normale Supérieure de Laghouat. Algérie

"Pratique de la philosophie : pour une confiance en soi et un développement du dialogue interculturel chez les enfants".

11h-12h

Échanges entre participants.

Synthèse par E. Chirouter. Clôture du symposium

Contacts Colloque : Jelmam Yassine : Ecole Nationale d'Ingénieurs de Tunis - yassine.jelmam@yahoo.fr

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