Revue

Socrate à l'agora. Que peut la parole philosophique ? (7 et 8 décembre 2013, Université d'Aix-Marseille)

Ce colloque international était une initiative originale et pionnière animée conjointement par des philosophes issus de différentes pratiques, différentes cultures et différentes langues, de façon à présenter à la fois la richesse des pratiques philosophiques, tant nouvelles qu'anciennes, et d'en mesurer la portée. Il s'agissait d'interroger le rôle de Socrate sur la place publique et, par-là, les rôles que les différentes formes de philosophie contemporaine, et notamment ce que l'on appelle les "nouvelles pratiques", entendent y jouer aujourd'hui.

En effet, les "nouvelles pratiques" se réclament volontiers de Socrate comme d'un idéal régulateur dans le cadre d'une parole philosophique publique. Le colloque a été l'occasion de mieux connaître le travail de ces "philosophes praticiens", et d'examiner en quoi ces pratiques se distinguent du genre ou du modèle sur lequel elles prétendent se fonder.

Il s'agissait d'un premier pas pour faire se rencontrer deux mondes philosophiques qui mènent bien souvent des existences parallèles : la philosophie universitaire et la philosophie "dans la cité". Les différentes approches - académiques et pratiques - ont d'abord permis de mettre en évidence les us et coutumes des diverses pratiques philosophiques, jusqu'à questionner la définition même de la philosophie et son unité. D'une part, cette rencontre a suscité le questionnement sur le statut de la philosophie pratique, ses sources et ses perspectives depuis les exigences de rigueur conceptuelle et de problématisation de la philosophie académique. D'autre part, elle a contribué à interroger la philosophie académique sur ses éventuels points aveugles et ses a priori, mais aussi sur son rôle politique et les règles de ses propres pratiques.

Programme du colloque

  • Livio Rosseti (Pérouse), "Le dialogue socratique, un modèle désormais dépassé ?".
  • Dries Boele (Amsterdam), "La pratique philosophique en tant que méthode de recherche et d'exercice".
  • Kristof van Rossem (Leuven), "Le dialogue socratique exercé dans différents contextes organisationnels".
  • Anne Herla et Gaëlle Jeanmart (Liège), "Enjeux politiques de la docte ignorance : Socrate et Rancière".
  • Lou Marinoff (New York), "La philosophie pratique comme activisme politique".
  • Valéry Laurand (Bordeaux), "La mauvaise parrhêsia, une franchise contre-productive ?".
  • Thomas Polednitschek (Münster), "The political Socrates. What does philosophical practice want ?".
  • Leon de Haas (Roermond), "Philosophical practice as the part of the current crisis of philosophy".
  • Bas van Stokkom (Nijmegen), "Democracy and authority. Expert, deliberation and public opinion".
  • Olav Eikeland (Oslo) "Beyond oikos-polis divide organizational space for dialogue".
  • Isabelle Butterlin (Aix-Marseille), "Quelle place pour la philosophie en général, la philosophie pratique en particulier, dans la Cité ?".

La fin du colloque était consacrée à des workshops visant à expérimenter les diverses pratiques.

De l'avis général des participants, ce colloque inédit a été un succès tant en ce qui concerne son organisation et son déroulement qu'en ce qui concerne son intérêt intrinsèque.

Afin de pouvoir approfondir ces questions et les concepts clés qui ont marqué les interrogations de ce colloque, la publication des actes, en français et en anglais, est prévue pour 2014.

Contact avec l'organisatrice du colloque : Mieke de Moor <mieke.demoor@univ-amu.fr>

Contact avec l'organisatrice du colloque : mieke.demoor@univ-amu.frMieke de Moor

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