Revue

Le printemps des universités populaires

Cette manifestation a été organisée par l'Université Populaire de Lyon, avec la collaboration des Universités Populaires d'Arras, d'Avignon, de Caen et de Narbonne, en partenariat avec le TNP de Villeurbanne.

Thème général
L'engagement des savoirs : quelles Lumières aujourd'hui ?

Lieu : Théâtre National Populaire de Villeurbanne.

Modalités d'organisation : une séance d'ouverture le vendredi 23 juin en fin d'après-midi, puis sept tables-rondes, composées de trois personnes (des enseignants des Universités Populaires et quelques invités participant à la vie associative de la région lyonnaise), chaque personne parlant vingt minutes et une heure étant à chaque fois consacrée à un débat avec la salle. Avant chaque table-ronde, des comédiens du TNP ont lu des textes significatifs des Lumières et du débat autour des Lumières.

Liste des tables-rondes :

* Vendredi 23 juin 2006

1/ Des Lumières du XVIIIe aux Lumières du XXIe

Intervenants : Philippe Corcuff (UP Lyon) - Michel Onfray (UP Caen) - Sophie Wahnich (UP Lyon)

2/ La part d'ombre des Lumières : domination masculine et colonialisme

Intervenants : Séverine Auffret (UP Caen) - Paule Orsoni (UP d'Arras) - Chérif Ferjani (invité - professeur à l'Université de Lyon 2)

* Samedi 24 juin 2006

3/ Contre-expertise et mouvements sociaux

Intervenants : Sophie Béroud (UP Lyon) - Jean-Luc Cipière (invité - ATTAC Rhône) - Emmanuel Dockès (UP Lyon)

4/ Mettre les savoirs à la portée de tous : comment ?

Intervenants : Jean-Pierre Bobillot (UP Lyon) - Keith Dixon (UP Lyon) - Fabienne Dourson (UP Avignon)

5/ Pédagogies alternatives et appropriation des savoirs

Intervenants : Alain Delsol (UP Narbonne) - Gilles Geneviève (UP Caen) - Michel Tozzi (UP Narbonne)

6/ Des savoirs critiques contre l'économie dominante

Intervenants : Jean-Robert Alcaras (UP Avignon) - Paul Ariès (invité - membre de la rédaction du mensuel La Décroissance) - Henri Solans (UP Narbonne)

* Dimanche 25 juin 2006

7/ Une culture populaire, des cultures populaires ?

intervenants : Brigitte Le Grignou (UP Lyon) - Michel Onfray (UP Caen) - Christian Schiaretti (invité - directeur du TNP)

JOURNEES D'ÉTUDE DE L'ACIREPH 2006
ENSEIGNER LA PROBLÉMATISATION EN PHILOSOPHIE
les 26, 27 et 28 octobre 2006 à l'ENESAD de Dijon

Cette année le colloque de l'Acireph prendra la forme de trois journées d'étude sur l'enseignement de la philosophie. Nous proposons de travailler sur la problématisation. Il s'agit d'explorer une des difficultés de notre enseignement et d'aborder par cette question un certain nombre de chantiers évoqués par le Manifeste pour l'enseignement de la philosophie.

Savoir problématiser est une des exigences propres à la philosophie, peut-être même celle par laquelle on pourrait définir l'activité philosophique. Apprendre aux élèves à problématiser est une des ambitions principales de l'enseignement de philosophie, un principe constitutif au moins selon sa conception officielle en France.

Cependant, la question des moyens d'un tel apprentissage, de ses conditions de possibilité, voire de sa pertinence, se pose, en particulier quand on se trouve confronté à ce qu'on appelle pudiquement " un public difficile " : comment et pourquoi enseigner la problématisation à tous les élèves de Terminales ?

Nos trois journées d'étude ont pour but de discuter les fondements et les finalités de cette pratique, d'en analyser les difficultés et d'en comprendre les causes et les raisons, d'en mesurer enfin les conséquences pour l'enseignement de la philosophie.

Qu'entend-on exactement par " problématiser " ?

  • Quelle est la spécificité de cette opération en philosophie par rapport aux autres disciplines où elle intervient également ? Pourquoi est-il important que nos élèves apprennent à problématiser ? Que vise-t-on par cet enseignement ?
  • Problématiser, est-ce : construire des problèmes ? Comprendre des problèmes ? Redécouvrir des problèmes ?
  • Est-ce une véritable démarche de questionnement ou une compétence purement rhétorique ?
  • Peut-on problématiser sans se référer à l'histoire de la philosophie, comme cela est souvent suggéré, voire pratiqué ? Inversement le recours à l'histoire de la philosophie, conduit-il à abandonner la démarche de problématisation ?

Quelles capacités sont requises pour problématiser ?

La problématisation requiert une certaine distance à l'égard d'une langue et de ses usages, à l'égard des idées et des savoirs antérieurement constitués. C'est d'ailleurs l'argument souvent évoqué pour justifier le refus d'enseigner la philosophie avant la Terminale. Pourtant même en Terminale les difficultés sont grandes et les inégalités, flagrantes, en ce qui concerne ces " pré-requis " de la philosophie.

  • Quels rapports aux savoirs et à la langue sont impliqués par une telle démarche ?
  • Comment analyser et comment réduire les difficultés que nos élèves rencontrent face à l'exigence de problématisation, dont ils ont besoin non seulement pour réussir les exercices de Bac, mais aussi, et d'abord peut-être, pour comprendre un cours de philosophie ?

Quels enjeux politiques derrière la problématisation ? Nos élèves sont-ils égaux devant la problématisation ? À quelles conditions ?

La compétence à problématiser est révélatrice des inégalités de formation des élèves. Elle est aussi socialement très discriminante car source évidente de pouvoir pour ceux qui la maîtrisent. C'est d'ailleurs largement sur cette capacité que sont encore évaluées " les élites de la nation ".

  • Mais faut-il ne voir dans son apprentissage que l'exercice assez vain d'une maîtrise purement formelle et rhétorique de la langue ? Ou y a-t-il d'autres enjeux plus réels quant à la langue et à la pensée ? Et un enjeu majeur pour la démocratisation de l'enseignement face aux inégalités ?
  • La formation du jugement critique implique-t-elle nécessairement cet apprentissage de la problématisation ? Est-ce bien ce qu'il faut enseigner à nos élèves ? Ou y a-t-il d'autres moyens plus pertinents pour exercer et développer leur esprit critique, et peut-être un peu moins hors de portée du plus grand nombre ?

Nos précédents colloques ont ouvert des pistes qu'il s'agit maintenant d'explorer plus avant :

  • Nous avons commencé à comparer les dissertations des différentes disciplines (colloque 2000), mais il reste à déterminer les rapports entre ces disciplines et la nôtre du point de vue des exigences de problématisation. Nos élèves sont face à plusieurs conceptions différentes de ce terme selon les disciplines, qui s'ignorent le plus souvent.
  • Nous avons abordé la spécificité des séries technologiques (colloque 2001). Nous devons poursuivre la réflexion sur l'intérêt et la difficulté particulière à aborder la problématisation avec des élèves peu familiarisés avec cette démarche par leur formation scolaire.
  • Le colloque 2002 portait sur le rapport de la pensée et des savoirs : nous pourront reprendre sous un nouvel angle la question de l'articulation entre la problématisation et l'acquisition des connaissances.

Ainsi nous poursuivrons le travail déjà commencé, en maintenant le principe de l'articulation des pratiques et des discours, des intentions et des méthodes, de l'analyse du réel et de la définition de ce qui est souhaitable.

Informations pratiques

Les Journées d'étude se dérouleront à DIJON les 26, 27 et 28 octobre 2006 à l'ENESAD (Établissement national d'enseignement supérieur agronomique) situé sur le Campus Universitaire. Contact : c.raisky@enesad.fr

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