Pratiquer la philosophie avec des enfants a provoqué en France, contrairement à d'autres pays, de vives polémiques, notamment de la part de ceux qui se réclament de la philosophie. Ce qui est étonnant, c'est que ces pratiques, se réclamant d'une discipline généralement réputée abstraite, se développent plus particulièrement dans les écoles des quartiers sensibles de ZEP, avec les élèves en échec scolaire de SEGPA1 en collège, plus généralement dans l'AIS (enseignement spécialisé dans l'Adaptation et l'Intégration Scolaire). Le dossier de ce numéro, coordonné pat Jean-Charles Pettier2 et Thierry Bour continue cette exploration, puisqu'il s'agit ici d'élèves handicapés. Des pratiques commencent même à se développer dans des hôpitaux, dont nous rendrons compte ultérieurement.
Les formules de philosophie dans la cité se diversifient par ailleurs : parties des cafés philo, elles se développent en " banquets philo ", " ciné philo ", " rando philo ", universités populaires... Nous rendons compte dans la revue de pratiques de " consultation philosophique ", qui se développent dans certains pays, mais peu actuellement en France, avec des colloques internationaux de mutualisation des pratiques et de réflexion sur leur fondement théorique ...
Quant à l'enseignement philosophique classique, il verra cette année se préparer la réforme du programme des séries technologiques, bien dans la continuité du précédent.
(1) Voir le dossier spécial du numéro 9 de Diotime, " Philosophie et élèves en difficulté ".
(2) J.C. Pettier professeur de philosophie, avait ouvert la voie avec sa thèse : Philosophie et éducation adaptée : utopie ou nécessité ?, Strasbourg 2, 2000.