Le comité de rédaction de la revue Diotime a la joie - quotidienne - de se plonger dans les univers intellectuel et pratique des auteurs et autrices qu’il accompagne dans l’élaboration de leurs articles. Nous avons beaucoup de reconnaissance pour leurs travaux et nous sommes ravis de proposer, deux fois par an, des numéros aussi riches en réflexions théoriques et pratiques. Comme vous pouvez le percevoir, cette alliance théorie/pratique reste le fer de lance de notre revue, c’est pourquoi elle se positionne volontairement comme revue professionnelle (lue autant par les chercheur.e.s, les enseignant.es, les animateur.ice.s ou les praticien.ne.s) et non comme revue universitaire.
Le numéro 98 de notre revue est scindé en deux parties : d’une part, un dossier spécial consacré aux articles issus des 23èmes Rencontres Internationales sur les Nouvelles Pratiques Philosophiques (RINPP), qui ont eu lieu à l’UNESCO en novembre 2024. Ces articles explorent trois grandes allées de questionnement. Premièrement, certains articles analysent le rapport de la pratique philosophique au monde de la culture : qu’il s’agisse de la culture philosophique en général (au travers du texte de Mieke de Moor), de l’appréhension de la danse (ce qu’aborde l’article de Stefania Ferrando) ou de son lien avec la musique (entrelacement étudié par Mannaïg Macumi). Deuxièmement, plusieurs articles traitent des ateliers philosophiques tels qu’ils peuvent être mis en place dans la sphère du loisir, du ludique ou du périscolaire : ces questions sont abordées par l’étude des Francas (grande association d’éducation populaire) et par l’étude de Pierre Audran (qui pourtant est enseignant). Troisièmement, deux articles abordent la place ou le contexte du soin dans la pratique philosophique : du côté expérientiel au travers de la pratique en hôpital (en ce qui concerne l’article de Mina Zaza et Fanny Ammanou) ou du côté historique au travers de l’analyse critique des châtiments dans la sphère éducative.
Ce dossier spécial consacré aux Rencontres Internationales sur les Nouvelles Pratiques Philosophiques est à nouveau l’occasion de rappeler que nous chérissons ces moments d’échange : lors des RINPP, les acteur.ices des pratiques philosophiques se rassemblent durant deux ou trois jours et échangent, mutualisent, problématisent, découvrent et repensent leur approche de la philosophie. Le comité de rédaction y participe avec enthousiasme et passion, chaque année. En 2025, nous avons eu la joie d’être accueillis à l’Université de Nantes et nous nous retrouverons en 2026 à l’UNESCO.
La deuxième partie de ce numéro rassemble des articles divers sous l’insigne de Varia. Là encore, le plaisir de la découverte est intact : nous avons rencontré et échangé avec de multiples praticien.ne.s philosophes qui proposent donc ici leurs textes. Là aussi, nous percevons une grande diversité, mais aussi des questions communes. Là aussi, nous pouvons cibler quatre grands domaines de questionnement.
Trois articles traitent de la place du langage et de la parole dans les dialogues philosophiques, de leurs enjeux éthiques, affectifs et cognitifs : c’est le cas pour les textes de Tiphaine Mortier-Tiercelin (qui s’intéresse au cadre des écoles maternels), de Julien Ledoux (qui est centré sur la dimension éthique) et de Sarah Zerika (qui est ciblé sur la question des émotions).
Deux articles abordent la dimension éthique des ateliers philosophiques dans des cadres plus larges en ce qui concerne les âges : le texte de Marielle Chauvin-Tagbe raconte une expérience inter-degré (mêlant enfants d’école élémentaires et élèves de Terminale) et analyse la dimension incarnée et relationnelle de l’animation philosophique. L’article de Yolande François traite d’un cadre tout à fait différent : l’entreprise, qu’elle met en lien avec l’éthique lévinassienne.
Trois articles analysent une dimension cruciale et souvent effrayante de la pratique philosophique : la problématisation et le développement de l’esprit critique. A ce sujet, nous vous laissons découvrir les articles de Doan Vu Duc, de Mohamed Ben Aissa et de Francis NDZEDI.
Enfin, nous avons le plaisir de vous partager deux textes écrits par le fondateur de la revue Diotime et actuel directeur de publication, de notre cher Michel Tozzi. Il nous fait l’honneur de partager son travail sur un ouvrage récent de Christian Wolff et sur la notion de temps, telle qu’elle fut explorée lors d’un séminaire d’été.
Nous réaffirmons encore une fois notre bonheur à faire vivre une communauté de praticiens, praticiennes, chercheurs et chercheuses qui font vivre, au quotidien, la pratique de la philosophie sur les territoires.



