Revue

Juste un caillou pour des enfants « sages comme des images »

Un nouvel album pour une nouvelle collection philo pour enfants

Que faut-il entendre par « collection de philosophie pour enfants » ?

Réjouissons-nous, nous n’avons jamais eu autant de livres, d’albums, de collections de philosophie pour enfants. En vingt ans, nous sommes passés de la difficulté de trouver des ressources à visée philosophique à une offre croissante et variée en littérature jeunesse. Matthew Lipman et Ann Margaret Sharp ont certes proposé dès les années 70 des romans conçus spécifiquement pour les enfants et pour l’animation de communautés de recherche philosophique mais à l’exception de La découverte d'Harry chez Vrin, ils n'ont jamais été édités en français, et ne le seront sans doute jamais[1]. Les éditions Milan, à l’initiative de Brigitte Labbé et Michel Puech, ont été les premières à se lancer dans la vulgarisation de la philosophie à destination des plus jeunes avec la collection des « Goûters Philo » qui compte aujourd’hui plus de 47 titres. « Rendre la philosophie populaire »[2], accessible à tous, en la « sortant complètement des habitudes et des codes », entendons abandonner les ouvrages à la couverture unie et austère pour des livres aux couleurs acidulées et aux personnages fantaisistes de Jacques Azam, l’illustrateur qui a donné son identité visuelle à la collection, tel a toujours été le credo de cette collection d’avant-garde. La visée d’un double public[3],adultes et enfants, est aussi clairement assumée par Michel Puech. Il semble d’ailleurs que ce soit un point commun à de nombreuses collections de philosophie pour enfants et cette caractéristique peut s’avérer complexe éditorialement[4]. Par ailleurs, si depuis le premier titre des Goûters Philo de nombreuses collections ont vu le jour, affichant des objectifs et des choix éditoriaux différents pour la plupart, une même question initie leur démarche de publication : comment donner à penser, comment faire philosopher les enfants ?

Tout livre n’a pas le même pouvoir de faire penser et de faire philosopher les lecteurs.

Certains livres n’ont d’abord clairement pas du tout cet objectif. Certains ne suscitent aucune question, certains sont informatifs, n’éveillent pas l’imaginaire ou cherchent à transmettre des valeurs[5].… Dans ce cas, le livre seul, c’est-à-dire sans étayage de l’animateur, d’un adulte, sera un « objet à faible potentiel philosophique[6] ».

Ce n’est pas non plus le thème qui fait la philosophicité d’une collection ou d’un album en particulier. Un documentaire sur les valeurs de la République, sur l’abolition de la peine de mort, un roman qui parle d’amour, ne feront pas automatiquement de bons candidats pour mettre en marche une réflexion philosophique, alors même que les valeurs, la punition, et l’amour sont des thèmes majeurs de l’histoire de la philosophie.

Pour expliquer les choix qui ont guidé la création de la collection Sages comme des images, tentons de faire une typologie de ce que peut recouvrir l’appellation “collection philo pour enfants”.

Certaines collections sont ouvertement didactiques (Les Goûters philo parlent de "boîtes à idées, c’est-à-dire des “boîtes à outils”), le traitement philosophique est évident et explicité, souvent organisé autour d’une liste de questions illustrées par des saynètes de la vie quotidienne, qui peuvent servir directement de base pour des échanges (Philoz’enfants chez Nathan, Mes p’tites questions chez Milan, Et toi, qu’est-ce que tu en penses ? chez Hachette, Les questions des tout petits ou bien les livres Les Petits Philosophes qui regroupent les BD des Pomme d’Api chez Bayard Jeunesse, Acte Sud Junior, Philophile pour les ados chez Gallimard Jeunesse Giboulées …). Les histoires sont ici au service du thème et des questions, elles servent à les illustrer.

D’autres collections se donnent comme objectif de transmettre l’histoire de la philosophie. La collection Les Petits Platons, par exemple, narre la vie d’un ou d’une philosophe à travers un épisode, un aspect mémorable. Les illustrations y ont une part importante et participent à l’immersion. Il y a également des documentaires qui retracent l’histoire de la philosophie de l’Antiquité jusqu’à nos jours (Les vrais sages sont des rebelles chez Nathan, ou La philosophie pour les débutants chez Usborne). C’est la catégorie pour laquelle la dimension informative est la plus forte. La collection Philonimo, créée à l’initiative de l’autrice Alice Brière-Haquet, est à cheval sur les deux premières catégories puisqu’elle a pour objectif de faire découvrir des concepts philosophiques aux enfants à travers les métaphores animalières des grands philosophes. Ici encore on peut dire que c’est la visée philosophique qui prime sur les autres, en tout cas dans la conception.

On a enfin des collections qui offrent des récits ​​​aux enfants pour leur permettre de mieux comprendre le réel dans sa complexité : des mythes, des fables (Philo-fables de Michel Piquemal aux éditions Albin Michel) des contes ou des histoires ( Les albums de la collection L’initiale dirigée par Juliette Grégoire), la collection Poursonger des éditions Pourpenser, Tout est si grand, un poème illustré écrit par Isabel Minhos Martins et illustré par Berbardo P.Carvalho et dirigé par Mélanie Olivier ou bien la nouvelle collection Les Petites Lumières aux éditions du Père Castor par exemple.[7]

La collection Sages comme des images s’inscrit délibérément dans cette dernière catégorie. Elle est née d’une préoccupation : offrir des albums qui fassent vivre une expérience littéraire et artistique qui soient aussi, si on le souhaite, le terreau d’une réflexion philosophique individuelle ou collective.

La littérature de jeunesse pour philosopher.

Faire une collection de philosophie pour enfants c’est croire en l’importance des supports pour les faire philosopher. Et pas n’importe quels supports : les livres. La richesse de la littérature de jeunesse pour la pratique de la philosophie avec les enfants n’est plus à démontrer. Déjà chez Lipman, la place des romans est cruciale dans la communauté de recherche philosophique. Grâce à la littérature, je peux vivre par procuration d’autres vies que la mienne, me mettre dans les bottes d’autres personnages et cela peut aider à développer de l’empathie. Les travaux d’Edwige Chirouter montrent à quel point ce medium culturel permet de garder la “bonne distance” pour philosopher, de siéger entre d’un côté la trop grande proximité de l’expérience personnelle et de l’autre l’aridité du concept. En s’identifiant au personnage, l’enfant ou l’adulte d’ailleurs, parce que le personnage agit comme un paravent, peut expérimenter sans risque et peut réfléchir et dialoguer avec les autres de ce qu’il a compris sans devoir dévoiler son intimité. En effet :

« La fiction littéraire établit un pont entre l'expérience singulière - qui par son expérience trop intime empêche la prise de recul et d'analyse - et le concept - qui, par sa froideur, peut nuire à l'implication personnelle. Les références littéraires peuvent permettre à l'élève de mieux saisir le sens et les enjeux des questions posées[8]. »

Un album écrit pour philosopher est-il le plus à même de faire philosopher ?

On pourrait penser qu’en concevant des collections avec une visée explicitement philosophique, on atteindrait plus facilement cet objectif et pourtant ce n’est pas une garantie en soi[9]. D’une part, il se peut que la question proposée, le thème ne “parle pas” aux enfants, ou qu’ils sentent trop fortement le guidage. Les enfants-lecteurs pourraient percevoir qu'il y a des questions et des réponses attendues, un raisonnement déjà formalisé et tracé et dans ce cas, pourquoi chercher à interpréter, à questionner le texte et les images que j’ai sous les yeux ? D’autre part, on remarque que beaucoup d’albums de jeunesse plébiscités comme support pour l’animation d’atelier philo n’ont pas été pensés pour eux et que l’auteur et l’illustrateur n’avait pas nécessairement cet enjeu didactique pendant le processus de création. Yakouba de Thierry Dedieu aux éditions Seuil Jeunesse, Jean de la Lune de Tomi Ungerer aux éditions de L’école des loisirs, n’ont pas été écrits pour les ateliers de philosophie et pourtant sont d’une richesse incroyable pour animer un atelier.

Le parti pris pour Sages comme des images est de concevoir des albums auto-suffisants. Leur richesse et leur valeur ne se réduisent pas à leur portée philosophique. Les albums de Sages comme des images sont toujours aussi pensés et conçus pour une lecture plaisir, confortable[10], désintéressée (lire pour lire et non pour philosopher). Nous revendiquons ainsi un droit du lecteur à ne pas philosopher ! La lecture plaisir, c’est-à-dire la rencontre entre le lecteur et nos livres en dehors de toute pratique philosophique, participe de l’autonomie et de la liberté de chacun[11].

Les albums ne répondent pas non plus à des commandes éditoriales en termes de message ou de thématique. Des textes, des projets viennent à nous, se rencontrent, se complètent, et de nos discussions en commission éditoriale émerge le potentiel à susciter des questionnements de ces œuvres dont Sages comme des images accouchera. Ainsi L’album n’est pas un prétexte à éditer un livre sur la vérité, les émotions, l’art, le bonheur[12] etc. La philosophicité advient par et dans le travail éditorial par la conception de la forme et des ressources, l’accompagnement dans la relecture du texte et des illustrations, après le processus créateur de l’auteur ou de l’illustrateur.

Nous privilégions donc des histoires sensibles qui émeuvent au sens étymologique du terme, qui autorisent plusieurs interprétations. Le jeune lecteur est considéré comme un être pensant à part entière, à même de relever une ou plusieurs pistes de lecture, de s’emparer de cette matière, de la pétrir, pour dérouler sa pensée, ou juste prendre plaisir à lire. La pensée est rendue possible quand il y a du « jeu » : un interstice, un espace, un intervalle où elle peut se glisser.

Dans Sages comme des images nous cherchons la juste mesure dans ce qu’on doit donner pour faire penser les lecteurs.rices : ni du prêt-à-penser sinon penser devient inutile, ni un récit hors de portée où penser deviendrait, pour un apprenti philosophe/lecteur, trop difficile, trop coûteux. La lecture ne doit pas devenir une leçon. Elle doit être un tremplin sans être dirigiste. C’est ce souci du juste milieu entre deux extrêmes au sens aristotélicien du terme : le mot juste, l’angle, la couleur, la ponctuation, le ton approprié. Ici “juste” ne signifie pas exact mais suffisamment riche et signifiant pour permettre un droit du lecteur de proposer autre chose, de douter de ce qu’il a compris au départ, de fouiner dans sa lecture à la recherche de détails qui confirment ou infirment son interprétation[13].

Pour que la pensée s’enclenche, nous préférons une pluralité de thèmes qui se croisent et émergent au sein du récit. Ainsi le lecteur identifie et retient ce qui l’intéresse plutôt que de suivre le chemin balisé par un support.

Pourquoi une collection philo enfant au sein d’une maison d’édition jeunesse qui publie des livres inclusifs dans une démarche équitable ?

Un nom, plusieurs niveaux de conception

Sages comme des images est une collection conçue et développée par Charlie Renard qui en assure la direction sous la supervision de Laetitia Veniat. L’expression traditionnelle « Sages comme des images » véhicule deux conceptions : d’une part celle de l’enfant docile, silencieux et obéissant, d’autre part l’image inerte et muette. Or, en créant une collection éponyme nous prenons le contrepied de cette double interprétation en considérant ici la sagesse dans son sens fort : une quête de la vie bonne, un goût du vrai et du beau, un souci du soi. Ainsi, nous croyons à la sagesse des images au sens où elles nous permettent de ressentir et de penser ; et à la sagesse des enfants parce qu’ils ont un appétit pour les questions existentielles. Les albums de jeunesse offrent un temps et un espace pour se questionner et nourrir ce désir de sagesse, littéralement cette philo-sophie.

L’accent sur la compétence d’interprétation

Un soin particulier est apporté à l’esthétique des albums, qu’elle concerne le texte ou ses illustrations. Pour que la rencontre de la littérature avec son lecteur soit heureuse, nous pensons que le format (l’objet-livre) comme son contenu doivent susciter l’appétence des lecteurs et les inciter à devenir des « fouineurs attentifs ». L’interprétation est possible à chaque page du livre grâce : au « blanc du texte », au « blanc des images », à l’association ou à la dissociation du texte et des images, aux suggestions multiples, à la polysémie des mots, aux inférences et aux renvois au vécu des enfants. En partant d’un objet culturel, c’est l’approche herméneutique qui est privilégiée[14].

Une collection pour petits et grands

Les livres de la collection Sages comme des images sont destinés aux jeunes lecteurs à partir de 6 ans et sans limite d’âge, bien que le développement des ressources d’accompagnement cible les cycles 2 et 3. La collection prend aussi en compte les prescripteurs et autres accompagnants adultes : parents, animateurs.trices, professeur.es des écoles, etc., en leur proposant des outils en partie « clé en mains » pour favoriser le cheminement de la pensée des plus jeunes, en mettant en jeu leur créativité. Les livres de la collection Sages comme des images invitent à un dialogue avec soi-même et avec les autres : leur format se prête aux activités de lecture partagée[15], en famille, à l’école ou en atelier ; leurs textes[16] questionnent et invitent à s’exprimer, échanger, partager ses pensées, en débattre. Des ressources multimédiatiques, destinés aux enfants comme aux adultes et offrant diverses modalités d’exploitation des contenus, accompagnent chacun des livres afin que l’album soit l’occasion d’une véritable appropriation et un lanceur de créativité. Elles seront téléchargeables en ligne, sur le site de l’éditeur.

Des ressources pour aider à philosopher mais pas que

La collection Sages comme des images a tenu à ce que les livres et ressources qu’elle propose soient accessibles tant sur la forme que sur le fond. Il n’est donc pas besoin d’être un animateur ou une animatrice chevronné.e pour s’en saisir. Les ressources sont constituées d’un dossier d’accompagnement et d’un kit d’illustrations (façon kamishibaï) qui contient une sélection d’illustrations tirées de l’album, véritable outil de prise en main du récit et d'activités autour des images. Le dossier d’accompagnement comporte deux parties : une partie philosophique et une partie EMC et découverte du monde. Pour des raisons pratiques, les activités proposées sont traitées principalement de façon thématique ce qui permet de programmer une ou plusieurs séances autour d’un même sujet. L’intention première des éditions Bet et Bien et de Charlie Renard, l’éditrice à l’initiative de collection, est de favoriser le développement de la pensée de l’enfant, dans ses dimensions cognitives mais aussi affectives et créatives. C’est pourquoi les ressources sont pensées pour mettre l’accent sur chacune d’elles.

Concevoir pour recevoir tout un chacun au sein de l’album, rien d’anodin

Le contexte de création

Le premier album d’une collection, au sein d’une maison d’édition indépendante qui se veut inclusive et défend une démarche équitable, est une œuvre collective qui mobilise bien plus que les autrices et leur éditrice.

En effet, la ligne éditoriale a beau être définie, chartée par la directrice et validée par le comité éditorial, tant que le premier livre de la collection n’est pas composé, tout est en suspens. L’objet pensé peut-il vraiment être corrélé à un objet physique qui, par sa forme, au-delà du texte et des images, sera invitation au partage, incitation au dialogue ? Le compositeur[17] - dans le cas de Bel et Bien, le terme est plus adéquat que « maquettiste » - contribue lui aussi par ses apports créatifs à une mise en mouvement des signes, du logo à la charte graphique de la couverture et du contenu. Chaque choix rend compte d’une idée, d’un croisement d’idées, d’un débat d’idées, d’autant d’échanges que nécessaire pour que la formule soit aussi propice à la discussion qu’un arpentage.

La force de la maison d’édition réside dans les multiples cheminements auxquels ses livres ouvrent. Esquissés par plus d’une tête, défrichés à plusieurs mains, ils sont autant d’occasion de renouveler les expériences de lecture.

La collection conçue et dirigée par Charlie Renard porte intrinsèquement ces valeurs, pour mieux aller à la rencontre d’enfants qu’on sait capables de sens dans la multiplicité des lectures qu’ils peuvent faire d’un seul et même livre. Et quand Laetitia Veniat décrit ses lecteurs blancs, elle les imagine « Sages mais sans barbe (et donc sans ennui) comme des images… bien animées ».

Aussi, qu’il soit question de violences faites aux femmes, de négociations (parutions 2023-2024) ou de valeur et d’estime de soi (Juste un caillou, livre à paraître), les albums de cette nouvelle collection offrent un cadre sécurisant pour l’enfant, car connu ou reconnu, où agiter tout ce qui s’y trouve, et plus encore.

Juste un caillou[18]

Juste un caillou est né dans l’imagination de Vanessa Mourey Soriano d’un jeu de mots inventés sur le chemin de l’école. Justin, ce n’est pas juste un caillou pour le jeune Béryl : c’est sa pierre, sa pierre précieuse. Et elle a beaucoup de valeur en dépit de ce que peuvent dire les autres élèves de sa classe. Béryl comme Justin ne savent pas ce qu’ils valent ni ce qu’ils sont. Mais n’est-ce pas là le lot de tous ? Qu’est-ce qui fait notre valeur ? Le regard des autres ou celui qu’on porte sur soi ? Nos réussites ou les leçons de nos échecs ? Juste un caillou c’est l’histoire d’un caillou, le cheminement d’un enfant que sa confrontation aux mondes, réels ou qu’il porte en lui façonne.

Deux thématiques philosophiques se croisent et se nourrissent au sein de l’album Juste un caillou. À travers le personnage de Béryl, le lecteur est tout d’abord emmené dans le kaléidoscope que constitue l’identité. Qui est-il ? Ce qui lui a été transmis, son héritage/ses actions, ses réussites, ses projets, ses rêves et ses peurs/ ses passions, ses capacités, même celles qui sommeillent encore, les jugements que les autres portent sur lui…Et parce que pour savoir qui on est, on cherche souvent à se comparer, la question de la valeur est intimement liée à celle de l’identité. C’est alors tout l’enjeu de l’estime de soi. Qu’est-ce qui fait la valeur d’une chose ou d’une personne ? Est-ce son utilité, son efficacité ? Est-ce sa beauté, sa rareté, son prix ? La valeur dépend-elle du désir de l’autre ou est-elle dans la nature de ce qu’on évalue ?

Quelques mots sur les autrices

Vanessa Mourey-Soriano est fabricante pour une maison d’édition française. Après avoir fait des études de commerce et séjourner aux Etats-Unis et au Japon, elle s’est intéressée à la littérature jeunesse accessible et a mené des recherches universitaires sur les formes innovantes et inclusives de l’album, notamment en développant des supports tactiles et numériques. Ces travaux pratiques l’ayant amenée en stage à l’INSHEA, elle y a travaillé pendant 5 ans avant de partir à la découverte de nouveaux métiers dans l’édition. Celui d’autrice lui sied parfaitement.

Parmi tous les métiers dont elle rêvait, tel qu'éthologue, chasseuse de tornade ou encore paléontologue, c'est en 2020 que Chloé choisit celui d'illustratrice.

Elle puise ses inspirations dans ses souvenirs, ses émotions, ses rêves d'enfant et également auprès de ses enfants. Les petits détails de ses illustrations ont beaucoup d'importance, car ce sont grâce à eux qu'elle évoque son vécu.

Pour ce faire, Chloé utilise principalement l'aquarelle, la gouache et les crayons de couleur. Si elle passe un temps considérable à penser ses illustrations, ces médiums lui permettent également un certain lâcher prise et une spontanéité qu'elle apprécie.

Parmi ses différentes activités, illustrer des histoires est bel et bien une de ses préférées. Croquer les personnages principaux, s'y attacher, les faire évoluer, se projeter dans leur vie, les dessiner riant, pleurant, rêvant sont pour elle des instants magiques de création d'un album.

Annexes

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Notes
  1. Voir l’article de Véronique Delille sur le choix des supports en atelier philo qui dégage des critères fort intéressants. https://diotime.lafabriquephilosophique.be/numeros/067/015/ ↩︎

  2. « Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire », nous dit Diderot en 1753 dans l’ouvrage « De l’interprétation de la nature » ↩︎

  3. « Les adultes pourraient s’y intéresser s’il s’agit de livres « pour enfants », donc garantis accessibles. Et les enfants […] pourraient s’approprier ces livres conçus comme des boîtes à idées, c’est-à-dire des boîtes à outils. » https://www.editionsmilan.com/gouters-philo/les-auteurs/ ↩︎

  4. Est-ce qu’on écrit ou illustre de la philosophie de la même manière pour des adultes et des enfants ? Loin de disqualifier la littérature de jeunesse comme une paralittérature, les choix esthétiques par exemple varient selon le public visé. ↩︎

  5. L’animateur peut bien sûr toujours questionner ces valeurs, leurs présupposés ↩︎

  6. Est reprise ici la dénomination de Jean-Denis Oste qui propose une typologie des supports en objet à potentiel faible, fort et modéré, le potentiel désignant "la propension à se laisser traiter premièrement de manière philosophique https://diotime.lafabriquephilosophique.be/numeros/091/002/ ↩︎

  7. Phileas et Autobule, n’est pas un livre mais une revue bimestrielle coéditée par Laïcité Brabant Wallon et l’association Entre-vues. Elle pourrait être dans chacune des catégories car leur fil rouge est une série de questions autour du thème et elle comprend des bandes dessinées, récits, activités artistiques, jeu logique et d'initiation à la philosophie, article consacré à l'art, à la science, à l'actualité et aux animaux. La revue est en outre enrichie d’un dossier pédagogique disponible en ligne. ↩︎

  8. Edwige Chirouter, Ateliers de philosophie en classe à partir d'albums de jeunesse, Hachette éducation, 2016 ↩︎

  9. Noëlle Delbrassine a proposé lors de la 20ème édition du colloque RNPP une activité centrée sur ce nouvel objet culturel qu’est le livre de philosophie-jeunesse. Elle expose dans cet article https://diotime.lafabriquephilosophique.be/numeros/091/019/ les préjugés et préconceptions possibles qui peuvent exister parmi les animateurs sur ce que devrait être un bon livre de philosophie avec ou pour la jeunesse. ↩︎

  10. La mise en page se veut accessible : police andika, taille de la police 18, pas de superposition texte/image, grand format pour une immersion ou une meilleure vision de loin (cas des ateliers). ↩︎

  11. En outre, en cohérence avec les statuts de l’association Bel et Bien, le plus grand respect de la diversité des lectorats s’impose, la prise en compte des publics éloignés de la lecture étant au cœur de notre projet éditorial. ↩︎

  12. On pourra par exemple avoir dans la collection plusieurs albums sur un thème similaire. ↩︎

  13. « C’est d’abord un objet extrêmement peaufiné, réglé dans le détail, parce que si une phrase est un peu bancale dans un roman, on glisse vite à la phrase suivante. Dans un album où il y a quatre phrases dans la double-page, celle qui est un petit peu loupée, un petit peu faiblarde, va prendre une dimension énorme, et à l’inverse une jolie métaphore, un joli décalage, une belle ellipse dans un petit texte court d’album sera vite magnifiée par la présence de l’image ou la chute. Tout prend de l’écho, et les faiblesses, et la force. » Alain Serres http://www.deslivrespourlajeunesse.fr/Albums ↩︎

  14. Telle qu’elle est présentée par exemple dans l’ouvrage de François Galichet Philosopher à tout âge, Vrin, 2019. ↩︎

  15. Afin que les illustrations puissent être vues par un groupe d’enfants, dans le cadre d’un atelier ou de la classe, et que le livre puisse toutefois être facilement rangé et présenté - notamment pour renforcer sa visibilité en librairie - le format de la collection Sages comme des images est ainsi arrêté : 24X30cm, album fermé, 24 à 40 pages ; 500 à 1000 mots ; police et mise en page accessibles. ↩︎

  16. La quantité de texte est réduite. Elle se doit d’être courte ou légère, pour ne pas que le temps de lecture empiète sur celui du développement de la pensée ou du débat. ↩︎

  17. Alexander Feller artiste touche-à-tout, auteur, et graphiste, a prêté son talent à cette collection. On lui doit la concrétisation du logo et la charte graphique de la collection : www.marchanddesel.fr ↩︎

  18. Mourey-Soriano V., Leray C., (novembre 2022) Juste un caillou, Lille, Bel et Bien, coll. « Sages comme des images » ↩︎

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