Revue

L'Association Internationale des Professeurs de Philosophie (AIPPh)

Histoire et actualité

Histoire et actualité

I) C'est en 1974 que le professeur de philosophie de l'École Européenne de Bruxelles Marcel Franz Fresco (1925 - 2011) fait enregistrer une "Association Internationale des Professeurs de Philosophie" dans la capitale Belge avec l'abréviation bien connue AIPPh. Fresco provenait d'une famille demi-juive de Düsseldorf qui émigra aux Pays-Bas en 1933. Il survit à la guerre, pendant que plus de 50 membres de sa famille étaient déportés et tués. Comme jeune professeur, il fut chargé d'établir le département de philosophie dans une école internationale où ses filles étaient étudiantes avec Ursula von der Leyen, maintenant présidente de la Commission Européenne.

La fondation de l'AIPPh fut le résultat des efforts d'un autre professeur de cette école, plus tard inspecteur général Eduard Fey (1900 - 1994) à Münster. Les hommages écrits à l'occasion de son décès dans les Europa Forum Philosophie 31, 32 et 33 de l'AIPPh par Franz Schüppen (Herne/Allemagne), Maria Luisa Guerra (Lisboa) et Louis-Marie Morfaux (Paris), montrent la dimension européenne de la pensée de ce philosophe enthousiaste1. Avec ses recherches (surtout sur Alfred de Musset), Eduard Fey aurait pu avoir une carrière universitaire brillante. Mais à cause de son attitude antinazie, il avait seulement la chance d'enseigner dans un lycée. Il passa la guerre comme soldat et après 1945 comme beaucoup de survivants de sa génération, il n'avait qu'une idée, reconstruire l'Europe comme une union paisible, par le pouvoir communicatif de l'enseignement de la philosophie. Déjà en 1946, dans le Wuppertal en ruines, une "Société pour le Renouvellement Spirituel" était fondée, dont Eduard Fey était membre actif avec d'autres personnages importants qui ont influencé fortement la naissance de la nouvelle démocratie allemande. En 1959, Eduard Fey rassemblait des professeurs de philosophie de la France, de l'Italie, de l'Autriche, de la Suisse et de l'Allemagne à Schwelm près de Wuppertal où il fondait une "Communauté européenne de travail des professeurs de philosophie". Des congrès à Milan en 1962, à Sèvres en 1964, à Vienne en 1967 et à Bruxelles en 1971 suivaient. Cette dernière réunion était décisive pour la fondation de l'AIPPh d'après le droit belge. Selon Louis-Marie Morfaux (1904 - 1999), Président fondateur de l'Association des Professeurs de Philosophie de l'enseignement public français, Eduard Fey prit une part active à la rédaction des statuts de l'AIPPh comme lien entre les associations philosophiques nationales de l'Europe : AIPPh "a pour objet de promouvoir dans chaque pays affilié l'enseignement de la philosophie, à veiller à ce que les conditions de cet enseignement soient fondées sur la liberté de la pensée et de l'expression et de promouvoir la participation à son but des associations nationales qui s'intéressent à l'enseignement de la philosophie"2.

Aussi, selon Louis-Marie Morfaux, c'était la manière amicale et familiale d'Eduard Fey et son épouse qui ont produit ces relations étroites et chaleureuses entre les fondateurs de l'AIPPh. Aujourd'hui, nous sommes fiers que le fils d'Eduard Fey, qui a vécu l'histoire de ces premières années, Hans-Georg Fey, soit le trésorier de l'AIPPh depuis 2012.

En 1971, à Bruxelles, Marcel Franz Fresco suivit Eduard Fey comme président de l'association. Ce dernier fut nommé Président d'honneur.

C'était le signe d'une grande estime que Marcel F. Fresco devint professeur à l'université de Leiden, où il eut la chaire Socrate jusqu'à 1990. Nommé Président d'honneur de l'AIPPh, lui succédait Erich Moll d'Insbruck (Autriche) comme président en 1985.

II) En 1982, pendant le congrès à Essen, un professeur au lycée à Minden, Luise Dreyer (1929 - 2018), décidait d'établir à nouveau l'organisation de l'AIPPh. Depuis cette année-là, sa maison au bord de la Weser devint le centre de notre association philosophique, jusqu'à 2008. Maria Muck a honoré les grands mérites de Luise Dreyer à l'occasion de sa mort en 2018 dans Europa Forum Philosophie 683.

Il y avait trois types de problèmes : d'abord renouveler l'organisation et le financement des congrès ; ensuite documenter les résultats et publier des rapports sur le développement de l'enseignement de la philosophie en Europe ; renforcer enfin le réseau des professeurs de philosophie européens.

En ce qui concerne les congrès, il y avait une situation extraordinaire après la chute du mur de Berlin. Après 1990, les fondations européennes et surtout allemandes étaient prêtes à financer de grandes conférences pour répandre et consolider l'idées de la liberté démocratique dans notre continent. C'est pourquoi le ministère de l'éducation allemand, animé par l'enthousiasme philosophique de Willi Maslankowski, donna de grandes sommes d'argent pour des congrès internationaux, tous organisés par Luise Dreyer. Comme exemple éminent d'une fondation politique, on peut mentionner le congrès dans le monastère de Banz près de Bamberg en 1994 avec 200 participants de 20 pays, entièrement soutenu par la Fondation Hanns Seidel de Munich. Jamais plus tard, l'importance de la philosophie pour la formation des sociétés européennes fut tellement manifestée. Ainsi, environs 30 congrès eurent lieu dans toutes les parties de l'Europe sous la direction de Luise Dreyer, naturellement organisés en coopération avec les collègues de la région et leurs associations nationales.

À cause des nombreuses conférences, Luise Dreyer décidait de publier sous deux formes pour l'AIPPh : des "Documentations" pour les congrès et des "Bulletins" comme communication philosophique, tous les deux sous le titre de "Europa Forum Philosophie". Encore aujourd'hui ces cahiers bruns avec un numéro ISSN sont une source excellente pour ceux qui cherchent comment l'enseignement de la philosophie s'est développé en Europe.

Parmi les nombreuses publications de l'AIPPh, il y a un cas spécial, le livre de lecture Le Mythe et le Logos, paru chez l'éditeur Diesterweg en 1998. 24 professeurs de philosophie de 17 pays d'Europe y comparent un texte de l'Antiquité grecque et romaine avec des auteurs modernes, pour démontrer combien de parallèles et de pensées dialectiques nous avons hérité de nos ancêtres, comme une précieuse tradition unifiante. Édith Cresson, alors membre de la Commission Européenne pour la recherche, innovation, formation et jeunesse, a écrit une préface merveilleuse. Ce livre ambitieux a été traduit aussi dans la langue bulgare4.

Mais le fait le plus important de ces années, c'est le réseau philosophique qui s'est noué parmi les professeurs de philosophie entre les congrès mentionnés. Il m'est impossible d'énumérer tous les personnages impressionnants qui ont joué un rôle dans le cadre de l'AIPPh. Je ne peux en mentionner ici que quelques uns.

Aneta Karageorgieva, professeur à faculté de philosophie de l'université de Sofia, vice-président de l'AIPPh depuis longtemps, spécialiste de la philosophie de la connaissance ainsi que de la philosophie pour les enfants, est une des stabilisatrices de notre association.

Pekka Elo (1949-2013) était Senior Advisor au ministère de l'éducation à Helsinki et en même temps représentant finlandais de l'UNESCO à Paris. Inlassable lutteur pour l'enseignement de la philosophie dans les écoles, il fut un des auteurs de la Déclaration de Paris pour la Philosophie, document de l'UNESCO, parue en février 19955.

Herman Lodewyckx, président de l'AIPPh de 1998 à 2006 et de 2012 à 2019, spécialiste de la philosophie économique et africaine, est toujours engagé dans la réalisation de l'enseignement philosophique en Belgique.

Patrice Henriot, traducteur et grand connaisseur de Kant, agrégé de la philosophie à Paris, fut longtemps le représentant français dans le bureau central de l'AIPPh.

Alexander Chumakov, professeur à l'université Lomonossov à Moscou, vice-président de long terme de la Société de Philosophie Russe, spécialiste de la globalisation, est un grand support pour l'AIPPh depuis presque 30 ans.

Riccardo Sirello, professeur de lycée à Savona, conseiller national pour l'enseignement de philosophie et entre autres responsable pour la journée de la philosophie annuelle de l'UNESCO en Italie, est secrétaire général dans le bureau central de l'AIPPh depuis longtemps.

III) Depuis le début du nouveau millenium, l'AIPPh est membre de la Fédération Internationale des Société de Philosophie (FISP), qui, comme partenaire de l'UNESCO, organise les congrès mondiaux de la philosophie (WCP). Comme président de l'AIPPh de 2006 à 2012, l'auteur de cet article a participé au WCP à Séoul en 2008 avec une contribution sur les grands philosophes comme précepteurs du genre humain. Ensuite, il fut nommé Co-chair de la section "Enseignement de la philosophie" pour les congrès mondiaux à Athènes en 2013 et Pékin en 2018. Sur ce chemin, il put constater que la pratique du philosopher dans la tradition critique et libre pour tous les groupes d'une population était répandue dans le monde entier, malgré de nombreux régimes archaïques et répressifs.

Les efforts de l'AIPPh pour renforcer l'enseignement de la philosophie par un lien entre les professeurs de l'école et de l'université furent encouragés par le grand projet de l'UNESCO "La Philosophie, une École de la liberté". Il fut élaboré sous la collaboration de Michel Tozzi et Luca Scarantino, et publié en 20076. Pendant la réunion de haut niveau sur l'enseignement de la philosophie en Europe et en Amérique du Nord à Milan en 2011, l'AIPPh était représentée par Herman Lodewyckx, Riccardo Sirello et l'auteur.

En ce qui concerne l'organisation et les publications de l'AIPPh, il devenait évident que la structure devrait être modernisée, ce qui fut réalisé à Kiel au bord de la Mer Baltique, par le professeur de lycée Edgar Fuhrken comme trésorier. De même les bulletins imprimés en cahiers bruns ne suffisaient plus à atteindre les lecteurs de nos jours. C'est le mérite de Gabriele Münnix, qui était vice-présidente de l'AIPPh de 2012 à 2019, d'avoir confié les bulletins de l'AIPPh, toujours sous le titre de Europa Forum Philosophie, à l'édition Traugott Bautz à Nordhausen. Gabriele Münnix est bien connue sur la scène philosophique par son enseignement à l'université de Münster et d'Innsbruck, par la longue série de conférences qu'elle a organisées et par la liste de ses publications sur la philosophie avec des enfants, la philosophie des images et la philosophie interculturelle. Ses livres sont traduits dans plusieurs langues.

Ainsi, les Europa Forum Philosophie (EUFPH) des n° 62 à 68, de 2013 à 2019, furent publiés comme documentations des congrès de ces années sous une forme attrayante avec des articles en français, en anglais et en allemand. Les titres nomment les sujets abordés : "Tolérance"," Sagesse", "Tra-duire", "Éducation éthique", "Résistance" et "Identité". Chaque volume contient les chapitres "Actualités", "Au sujet de", "Transformations", "L'enseignement à l'université" et "Critiques". Complémentaire au volume n° 65 "Tra-duire", Gabriele Münnix, comme éditeur, publiait chez Karl Alber en 2017 le livre Tra-duire - La diversité des langues et l'herméneutique interculturelle, contenant des articles théoriques.

IV) En 2020, il y a un renouvellement pour l'AIPPh. Des exigences financières rendaient nécessaires de refonder l'association. Elle est maintenant une société allemande, enregistrée à Düsseldorf.

Déjà à Pékin en 2018, il y avait une forte délégation de l'AIPPh avec Riccardo Sirello, Alexander Chumakov, un habitué des congrès mondiaux de philosophie, Maria Lacatus (Bucarest), Natascha Kienstra, Rolf Roew et l'auteur de cet article. On attendait le congrès à Essen en Novembre 2019, où une assemblée fondatrice avait lieu avec des élections pour un nouveau bureau central. Ce nouveau bureau central est constitué, plus étoffé que jamais. Gabriele Münnix (Düsseldorf/D) est Présidente, Aneta Karageorgieva (Sofia/BG) et Natascha Kienstra (Tilburg/NL) sont les Vice-présidentes, Georg Fey (Düsseldorf/D) est trésorier, Riccardo Sirello (Savona/I) Secrétaire général, Floris Velema, (Rotterdam/NL) - Vice-secrétaire général, et les autres membres sont : Hans Bringeland (Bergen/NO), Alexander Chumakov (Moscow/RU), Andrzej Kaniowski (Lódz/PL), Rolf Roew (Weilheim/D), Mohamed Turki (Recklinghausen/D), Michael Zurwerra (Brig/CH). L'AIPPh est donc maintenant guidée par des professeurs de philosophie de huit pays européens, ce qui garantit que son esprit soit ouvert, diversifié, tolérant et libéral, uni par la philosophie elle-même.

Le congrès mentionné à Essen : "L'esprit dans l'internet ? - Les chances et dangers de la numérisation et de l'intelligence artificielle", qui avait beaucoup de participants, s'occupait des problèmes qui naissent du régime de l'internet, qui a changé dans une large mesure la condition humaine. D'un côté, c'est l'omnipotence du réseau avec ses messages riches et faux, de l'autre c'est la perte de la nature elle-même et du monde originaire.

Dans le contexte de la nouvelle fondation de l'AIPPh pendant le congrès à Essen, il y eut un autre changement. Les résultats de la conférence seront publiés sous le nouveau titre Forum Philosophie International (FPHI) - no. 69, selon la tradition des bulletins du Europa Forum Philosophie - dans une autre maison, l'Édition LIT Zurich. Le premier volume de la nouvelle série avec le titre Total Digital ? - L'esprit dans le réseau ? contient hors de la documentation un rapport détaillé de Andrzej Kaniowski sur la situation de l'enseignement de l'éthique en Pologne ; un article de Mohamed Turki sur le rôle des réseaux sociaux dans la révolution tunisienne ; et entre autres les critiques des livres de Manfred Spitzer dans MIT Press sur les modèles d'apprendre confrontées à l'internet et de Michel Tozzi sur les perspectives didactiques en philosophie.

V) Toutes ces activités de l'AIPPh se déroulent dans un scénario qui n'est pas très favorable globalement à l'enseignement de la philosophie. La deuxième décennie de notre siècle peut être caractérisée par un retour vers le nationalisme, vers des décisions solitaires et égoïstes des Etats, vers des formes diverses du fondamentalisme, vers l'angoisse de la globalisation et vers un pragmatisme sans réflexion. Depuis des années, l'UNESCO est inactif en ce qui concerne son programme La Philosophie - Une École de la Liberté de 2007, et la Commission Européenne favorise les matières économiques et numériques dans les systèmes de l'éducation, afin que l'Europe résiste, confrontée à la Chine et aux USA. Aujourd'hui les ministres responsables de la formation sont occupés par des problèmes techniques : comment maintenir l'enseignement dans les écoles et les universités malgré la pandémie du coronavirus, en poussant plus loin la numérisation universelle.

Souvent, on oublie que la longue tradition de la philosophie peut aider à trouver des solutions mieux adaptées à la situation actuelle et à la condition humaine, qui doivent maintenir un sens essentiel à l'existence commune sur notre petit globe. Par exemple, le stoïcisme avec son programme de vivre selon la nature, ce qui signifie aussi se soucier de la nature, invite à réfléchir comment supporter les maux de la nature que l'on ne peut pas éviter et agir raisonnablement où c'est possible. Ce qui s'est développé comme réflexion critique et constructive pendant le siècle des Lumières en Europe est une source immense pour des recherches et des efforts interculturels encore aujourd'hui. De ce point de vue, nous aurions besoin de plus de philosophie que jamais, parce que le virus, dangereux comme phénomène vraiment interculturel, ne connaît pas de frontières et nous menace tous de la même façon.

Mais la pratique de l'enseignement de la philosophie dans des dimensions non-nationales reste difficile. Les professeurs, spécialement dans les écoles, semblent surchargés, et ont peu d'occasion de faire quelque chose hors de leurs devoirs spécifiques. Les universités, qui négligent souvent les écoles, ont leurs propres réseaux. C'est au milieu de ces difficultés que l'AIPPh doit déterminer son action. Selon ses statuts actuels, son objet est "de promouvoir, dans chaque pays affilie´, l'enseignement de la philosophie dans le secondaire en rapport avec l'enseignement supérieur; d'informer sur l'enseignement de la philosophie dans les pays européens; de veiller a` ce que les conditions de l'enseignement de la philosophie soient toujours fondées sur la liberté de pensées et d'expression; d'assurer a` cet enseignement les conditions de travail qui en garantissent la liberté et le plein effet ; de promouvoir la participation a` ses buts et a` son programme les associations nationales qui s'intéressent a` l'enseignement de la philosophie."

De plus, nous pensons que la collaboration internationale que nous essayons d'organiser facilite les travaux quotidiens quand les professeurs font l'expérience qu'ils ne sont pas seuls dans leur situation. Aussi, nous sommes convaincus que la préoccupation des universités pour l'enseignement dans les écoles amènera des recherches plus fertiles.

Le graphique montre notre vision :

VI) Quelles sont les activités actuelles et prochaines ? En 2016 se fondait un groupe de professeurs d'éthique européens autour de Natascha Kienstra qui se nomme " COMET " (Community of Ethics Teachers in Europe). Cette communauté est soutenue par le programme Erasmus+de l'UE. Natascha Kienstra et Floris Velema ont présenté et expliqué ce programme en détail dans EUFPH n° 677. Leur but est d'améliorer l'enseignement de l'éthique en Europe par la documentation de faits nationaux, par des échanges d'expériences, par des évaluations et des propositions pour de nouveaux curricula harmonisés traversant les frontières nationales.

En collaboration avec l'AIPPh et COMET, l'université Tilburg avait préparé un congrès international " Pax et Civitas " à Utrecht pour début mai 2020, à l'occasion de la fin de la deuxième guerre mondiale il y a 75 ans. Malheureusement, la pandémie en a empêché la réalisation. Dans le site de l'AIPPh qui est en reconstruction, on trouvera les nouvelles dates de ce congrès dédié à la réflexion sur la paix et toutes ses formes contradictoires dans le contexte du dynamisme des populations nationales et des droits de la citoyenneté au moins européenne.

En 2021, on s'occupera de la philosophie de la nature sous le titre " La Nature et l'Éthique" dans un congrès international que Michael Zurwerra est en train d'organiser dans le WORLD NATURE FORUM à Naters en Suisse du 17 au 19 Septembre. Dans le Forum Philosophie International n° 69 - déjà mentionné - l'organisateur responsable expliquera le programme de cette réunion qui est située au centre des problèmes les plus importants de nos jours.

VII) Bien que j'aie dessiné une image assez sombre de la situation globale de l'enseignement de philosophie, il y a des lumières à l'horizon. Le secrétaire général de l'AIPPh Riccardo Sirello a eu un entretien à Paris avec John Crowley, directeur de la section pour la recherche, la politique et les technologies pour le développement durable à l'UNESCO. Ils étaient d'accord d'échanger et de publier des informations de chaque côté. L'UNESCO semble donc avoir un intérêt à observer les actions de promotion de l'enseignement de la philosophie.

Comme le dit la "Déclaration de Paris" de l'UNESCO de 1995 : "Nous réaffirmons que l'éducation philosophique, en formant des esprits libres et réfléchis, capables de résister aux diverses formes de propagande, de fanatisme, d'exclusion et d'intolérance, contribue à la paix ..."8

Il y a des philosophes qui pensent que l'espoir est une chose rationnelle, parce qu'il aide à attendre la prochaine journée en supportent l'actuelle. Espérons en étant actifs.


(1) Europa Forum Philosophie de l'AIPPh, Éd. Luise Dreyer/ Luciana Vigone, Minden, 1994.

(2) EUFPH, Bulletin 33, Èd. Luise Dreyer / Luciana Vigone, Minden, 1995, p.45.

(3) Muck, Maria, Hommage a Luise Dreyer, EUFPH 68, Édition Traugott Bautz, Nordhausen, 2019, p. 10.

(4) L' histoire de l'AIPPh est bien décrite par Franz Schüppen (1930 - 2013), à l'occasion du 80e anniversaire de Luise Dreyer en EUFPH 60, Éd. Aneta Karageorgieva, Sofia, 2009, version française p. 29 - 38., Éd. Werner Busch / Edgar Fuhrken, Kiel, 2010.

(5) Paris Declaration for Philosophy. In Europa Forum Philosophie. Bulletin n° 33. AIPPh. Hrsg. Luise Dreyer/Luciana Vigone. Minden 1995. Cité d'après : Roger-Paul Droit. Philosophie et démocratie dans le monde. Éditions UNESCO Paris. 1995.

(6) La philosophie, une École de la Liberté. Enseignement de la philosophie et apprentissage du philosopher : États des lieux et regards pour l'avenir. Coordination Moufida Goucha, UNESCO Paris, 2007.

(7) Natascha Kienstra et Floris Velema, A Community of Ethics Teachers in Europe "COMET", Europa Forum Philosophie n° 68 "Résistance", éd. Gabriele Münnix, Rolf Roew, Bernd Rolf, Bautz 2018, p. 171 - 180.

(8) V. n. 5.

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