Nous avons ouvert à la discussion, dans le dernier Diotime n° 851, la question d'une nouvelle pratique philosophique, utilisant un outil numérique, et que nous qualifierons de " virtuelle ". Elle existait déjà, notamment sous forme de consultation philosophique, mais s'est sensiblement développée pendant le confinement qui a brutalement arrêté toute activité philosophique collective. D'où notamment des cafés philo, des ateliers philo pour enfants et pour adultes etc. en "visio".
Ces innovations soulèvent des interrogations légitimes ? comme toute nouvelle pratique ?, amènent des comparaisons entre des activités qui poursuivent le même but mais de façon différente, questionnent sur les mérites et les limites voire les dangers du "distantiel" par rapport au "présentiel", à l'utilisation du numérique etc. Certains avis sont très tranchés pour ou contre ces innovations, et cela mérite une controverse argumentée.
C'est le but de ce dossier, à base de témoignages et d'arguments, que nous poursuivrons dans le prochain Diotime (n° 87) : Guillaume Lejeune parcourt une diversité d'arguments pour et contre l'aspect virtuel de cette pratique ; Charlie Renard développe son expérience avec des classes de terminale et Myriam Mekhouar sa pratique dans le cadre des Francas, et elles problématisent toutes deux cette innovation ; quant à Thibault Neri, il raconte son élaboration, en l'absence des élèves, de "méditations philosophiques guidées".
(1) Voir les articles de René Guichardan : "Notre premier visiocafé philo à Annemasse en situation de confinement"; et Elisabeth Golinvaux, Michel Tozzi, Catherine Vermand, Dorothée Pierret : "Quelques remarques sur les discussions à visée philosophique virtuelles avec des enfants et des adultes".