Revue

Algérie - Les pratiques philosophiques en Algérie : vers une vie scolaire sans violence

La pratique philosophique en milieu scolaire est née d'une expérience menée dans la wilaya de Ghardaïa de 2006 à 2009, puis reprise et développée de 2012 à 2014 dans la wilaya de Tlemcen par un groupe d'enseignants inscrits alors au programme de formation Meda II. Cette édifiante initiative est vite encouragée par Madame la Ministre de l'Education Nationale Algérienne. Depuis, sous la supervision de l'Inspection Générale, un groupe d'Inspecteurs de l'enseignement des cycles primaire et moyen pilotent un projet visant à faire de la philosophie un moyen de libérer l'expression de nos jeunes dans un cadre démocratique organisé et convivial, animant des ateliers où des enfants sont mis en situation de communication, en situation d'échanger leurs points de vue, de réfléchir sur un sujet en toute liberté, dans un cadre déterminé, avec un esprit et une attitude ayant pour devise : " Penser par et pour soi-même avec les autres ", ce qui permet de développer la pensée critique, créatrice et attentive chez chaque participant : c'est ce à quoi aspire l'école d'aujourd'hui.

Ces ateliers de réflexion partagée (ARP) sont accueillis avec passion et entrain par les élèves, de plus en plus demandeurs, ainsi que par tous les enseignants qui ont mis en oeuvre ces nouvelles pratiques philosophiques, qui voient progressivement nos apprenants adopter une discipline de prise de parole et de meilleure attitude d'écoute.

Des formations à la médiation et à l'animation d'ateliers de réflexion partagée ont été assurées en Algérie par des experts membres de l'Unesco. Les concepts et les pratiques philosophiques avec les enfants telles que préconisées par Michel Sasseville et Michel Tozzi ont été communiqués à l'ensemble des inspecteurs, qui mettent en oeuvre tout leur savoir et savoir-faire pour inculquer des attitudes saines basées sur la non- violence, la paix, la solidarité et la citoyenneté.

La formation à la citoyenneté, par l'apprentissage de la culture démocratique, "meilleur garant de la cohésion sociale et de l'unité nationale", de manière à les aider à mieux comprendre et à mieux apprécier "les enjeux d'une participation active à la vie publique et les amener à une conception large de l'éducation civique", est l'une des finalités de l'école algérienne. De là, une formation spécifique à " la médiation " est assurée depuis le mois de janvier 2016 par notre Ministère de l'Education Nationale, qui trouve dans ces pratiques un moyen efficace de lutter contre la violence à l'école.

C'est par ces nouvelles pratiques philosophiques, ces dialogues et ces ateliers de réflexion partagée que nos enfants libèrent leur expression, apprennent à respecter l'autre, adoptent une communication non-violente et renforcent leur base éducative.

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