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- Philosopher, tous capables, GFEN Secteur Philosophie, Chronique Sociale (7 rue du Plat, Lyon, 69002), 2005, 395 p.

Comment donner à l'enseignement de la philosophie toute sa valeur formatrice et émancipatrice, et ainsi contribuer à sa démocratisation ? Comment faire face aux évolutions des élèves tout en maintenant des exigences intellectuelles élevées ? Comment permettre à chacun de découvrir en soi, avec les autres, des capacités de réflexions nouvelles ? Tous capables de philosopher ! Mais faire accéder le plus grand nombre à la fois au patrimoine vivant de la philosophie et aux compétences intellectuelles que la philosophie développe, nécessite de s'appuyer sur de nouvelles pratiques.

C'est l'objet de cet ouvrage, issu d'un travail collectif. Huit chapitres sont ainsi proposés : amorcer, susciter l'intérêt ; construire des parcours ; se confronter aux textes et aux concepts ; écrire ; discuter ; construire des outils ; évaluer ; croiser des disciplines.

Chaque chapitre est composé d'un texte général d'ouverture (problèmes théoriques, pratiques et institutionnels afférents au thème) et de descriptifs de pratiques, ateliers ou démarches.

Un neuvième chapitre décrit les partis pris pédagogiques et didactiques sous-jacents aux différentes propositions présentées.

Enseignants, débutants ou expérimentés, animateurs d'ateliers philosophiques, professionnels ou bénévoles de la formation et de l'éducation trouveront aussi repères, réflexions, pratiques pour la classe et modalités d'intervention.

Un ouvrage indispensable pour tous ceux qui travaillent au renouvellement de l'enseignement de la philosophie et de l'apprentissage du philosopher.

- Questionner pour enseigner et pour apprendre , d'Olivier Maulini, ESF, 2005, 23 euros.

Un ouvrage essentiel pour comprendre le fonctionnement de la question et de la réponse à l'école. Il renvoie dos à dos deux attitudes : celle de ceux qui posent aux enfants des questions dont ils connaissent la réponse, dans un but de progression ou de contrôle, sans jamais partir du questionnement (porteur de l'envie de savoir) des enfants eux-mêmes, ou qui ne les sollicitent que pour clore leur interrogation par une réponse ; et celle de ceux qui, un peu romantiquement, partent du questionnement " spontané " des enfants, sans toujours pouvoir rejoindre les programmes à traiter, ou leur parler de ce qu'ils ignorent...

Comment donc articuler, dans l'institution du questionnement dans la classe, intention d'enseigner du maître (la transmission du patrimoine), et désir d'apprendre de l'élève ? Quel réglage et quel dosage quant à l'émergence et au traitement de la question, aux cultures de la question et de la réponse ?

Ceux qui pratiquent la philosophie en classe (du cours magistral en terminale à l'éveil du questionnement philosophique en maternelle), trouveront là de quoi interroger leurs présupposés, de manière à complexifier leur approche.

- Du nouveau sous le soleil ? M. Mark Sherringham vient d'être nommé Inspecteur de philosophie. Il a publié en 1997, dans un ouvrage sous la direction de F. Galichet, publié par le CIRID (Strasbourg 2) et le CRDP d'Alsace ( Enseiger la philosophie : pourquoi, comment ?), un article intitulé " Une expérience d'enseignement précoce de la philosophie aux Etats-Unis ", où il présentait le projet de Mattew Lipman, avec dans sa présentation : " Son entreprise mériterait d'être mieux connue en France et pourrait servir à alimenter la réflexion sur l'enseignement dans notre pays " (p. 93). Il serait actuellement favorable à la philosophie en première...

- Preuve que les choses avancent quand même! Il est sorti en 2005 au concours de recrutement de professeurs d'école de l'IUFM de Montpellier un dossier sur " La philosophie à l'école primaire ", avec un extrait de J. Halimi, Inspecteur de l'Education très ouvert à cette pratique... Le dossier est publié dans Martinez J. M., Concours externe professeur des écoles. Première partie de l'épreuve orale d'entretien. Nouveau concours 2006, SCEREN-CRDP, 2005.

- L'association internationale des professeurs de philosophie (AIPPh) vient de publier en septembre 2005 dans son bulletin une synthèse intéressante sur "  L'enseignement philosophique et éthique en Europe - Situation actuelle " avec des articles pour 28 pays (en français, anglais, allemand).

Contact en France : Sarah Perdriel, 10 rue Erard, Appart. 502, 75012, Paris.

- Le saviez-vous ? Germaine Tortel est cette Inspectrice des écoles maternelles qui, de 1932 à 1962, a impulsé une pédagogie qui alliait " le socratisme et l'analyse psychologique ", en proposant une " activité de recherche, le " connais- toi toi-même ", (qui) vise à faire émerger dans un milieu conscientialisé, chaudement accueillant, capable de dialectique interprétative ouverte et toujours remise en question, ces raisons qui expriment nos attitudes et nos vouloirs afin de voir combien " tels qu'en eux-mêmes " la pensée les change ". Il existe une association G. Tortel, qui se réunit régulièrement, où l'on parle depuis quarante ans de philosophie pour enfants entre gens qui ont été formés par G. Tortel : des personnes bien souvent âgées, qui continuent à publier un bulletin de liaison, qui sont repérées à l'UNESCO, et se désespèrent de ne pas être reconnues par les instances (IUFM par exemple), entre autres parce qu'il y a des blocages depuis très longtemps avec l'inspection générale...

Pour tout contact : Association Germaine Tortel, 105 rue du Chevaleret, 75013, Paris. Réunions à l'école élémentaire 9 rue Franc Nohain, 75013, Paris.

- Durant l'année 2004-2005, Oscar Brenifier a tenu dans JDI (Le journal des instituteurs), aux éditions Nathan, un " coin philo ", où il abordait chaque semaine une notion (ex : le beau, aimer, la liberté, le travail, l'obéissance) ou une question (ex : l'homme est-il un animal ?).

Dans le JDI de février 2006, un dossier et des projets de fiches autour de la démarche philosophique. Oscar Brenifier y propose, à partir de deux textes " Cendrillon " et le " Vilain Petit Canard " divers questionnements et des exercices autour de l'identité et de la différence.

- F. Galichet, depuis cinq ans, donne des cours à distance par internet en " philosophie de l'éducation et de la santé ", dans ce qui constitue désormais à l'Université de Franche Comté une filière licence-master de sciences de l'éducation. Dans ce cadre, il a mis en place avec ses étudiants une expérience innovante de " communauté philosophique virtuelle ". Il a communiqué dans un récent colloque son analyse du processus enclenché :

" Trois dimensions de l'apprentissage apparaissent indissociablement liées dans les processus mis en place par la communauté philosophique virtuelle : apprendre, c'est à la fois apprendre des savoirs objectifs, des connaissances issues du cours, des documents étudiés, des interventions du professeur ; c'est aussi apprendre des autres ( "  j'apprends beaucoup de vous "), grâce à la transparence totale qui permet de connaître " en temps réel " les réactions et les productions de ses pairs vis-à-vis de ces savoirs objectifs ; c'est enfin " apprendre sur soi ", du fait que cette même transparence permet la confrontation constante de soi à autrui et d'autrui à soi.

On ne saurait manquer de comparer la transparence de la communauté éducative virtuelle au " monde panoptique " analysé par Foucault dans Surveiller et punir...

(Mais) Dans le dispositif que nous venons d'analyser en revanche la transparence, même si elle est imposée au départ (le dispositif n'est pas soumis à discussion, et du reste sa simplicité même l'impose comme une évidence), se donne au contraire comme un " défi ". Elle n'est pas un moyen de surveillance au service de l'enseignant, comme dans la classe traditionnelle, autre illustration du modèle panoptique, où l'enseignant est le seul à connaître les productions de tous, tandis que chaque élève ne connaît que les siennes. Le fait ici que la transparence s'applique aussi à l'enseignant change tout. Elle soumet ce dernier aux mêmes obligations et aux mêmes contraintes que les étudiants ; elle lui interdit les privilèges du secret, de l'évaluation péremptoire qui se justifie par elle-même. Chacun a connaissance, à la fois de tous les travaux évalués et de toutes les évaluations ; ce que l'enseignant dit à chacun, il doit pouvoir le justifier devant tous. On peut penser qu'il y a là l'émergence d'un modèle pédagogique qui, pour la première fois peut-être, fait de l'exigence éthique d'universalité non plus une simple obligation morale, mais une nécessité inscrite dans les choses mêmes ".

Pour tout contact : francois.galichet@wanadoo.fr

- Signalons le dernier ouvrage de vulgarisation d' Albert Jacquart : Nouvelle petite philosophie, à usage des élèves de classes terminales... et de ceux qui veulent s'initier à la philosophie dans un langage simple.

- Connaissez-vous Bruno Giuliani ? Il a ouvert une école de philo (payante) ouverte à tous. On peut jeter un coup d'oeil sur son site : http://www.ecolephilo.com

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