La représentation de la philosophie et du philosopher pourrait changer dans les années qui viennent en France. Non parce que le corps des professeurs de philosophie se serait mis d'accord sur un programme qui prend à bras-le-corps les difficultés rencontrées par cette discipline au lycée; ou parce qu'il aurait adopté une démarche didactique mettant au centre l'acte de philosopher de l'apprenti-philosophe; mais parce qu'en amont de la classe terminale, à l'école primaire, dans des SEGPA de collège1, au lycée professionnel2, ou en aval (présence de la philosophie dans la cité, par exemple dans les cafés-philo), se seront développées, relativement en marge de l'Institution philosophique, de nouvelles pratiques sociales se réclamant de la philosophie.
Nous rendons compte dans ce numéro de quelques-unes de ces expériences à l'école primaire3 dans un dossier spécial, qui se prolongera ultérieurement.
Nous sommes ici dans l'instituant, où émergent des innovations dans le plus grand flottement normatif. Le rôle de Diotime - L'AGORA est d'accompagner ces tentatives par une réflexion philosophique et didactique, en encourageant la formation et la recherche sur ce terrain.
La Rédaction
(1) Voir Diotime n° 9, mars 2001.
(2) Nous rendrons compte, dans notre numéro de rentrée, du Colloque national à l'INRP du 25 avril sur " Nouveaux publics scolaires/nouvelles pratiques de la philosophie ".
(3) Deux ouvrages vont paraître sur ce sujet, dont : L'éveil de la pensée réflexive chez l'enfant : discuter philosophiquement à l'école primaire? collection Ressources-Formation, CNDP-Hachette.