Revue

À propos de Diotime

Les incertitudes, affectives, épistémologiques, éthiques, écologiques, politiques engendrées par la (post- ou l’hyper-) modernité, et le trouble existentiel qui en résulte, se traduisent par une demande sociétale croissante de philosophie. Celle-ci, qui reflète une quête angoissée de sens, est nettement perceptible dans l’écho rencontré par la philosophie dans l’édition et les médias, mais aussi dans l’efflorescence de nouvelles pratiques sociales et scolaires : dans la cité (en France, cafés philosophiques depuis 1992, nouvelles Universités populaires depuis 2002, consultation privée ou en entreprise etc.), et à l’école (notamment dans l’enseignement primaire et avec les adolescents, ou les élèves en difficulté).

Une réflexion s’impose donc aujourd’hui sur la place et le rôle de la philosophie et du philosophe dans la cité et à l’école, sur le fonctionnement de toutes ces formes innovantes que l’on appelle désormais les NPP (Nouvelles Pratiques à visée Philosophique), et sur la façon dont des « praticiens philosophes », professionnels ou amateurs, tentent de les didactiser.

Face au défi jeté à l’homme d’un monde complexe et aléatoire, qui a perdu de sa lisibilité, et où les individus cherchent du sens à leur vie, il est urgent de « rendre la philosophie populaire », comme le souhaitait Diderot, et ce dès le plus jeune âge et dans la cité, rendant accessible à tous le “penser par soi-même”, et peut-être une forme de sagesse. On peut regretter, contrairement à d’autres disciplines, la faiblesse en France de la recherche didactique en philosophie. D’où l’intérêt d’un lieu qui rassemble tous les travaux français et internationaux s’inscrivant dans une telle perspective.

L’objectif de la revue Diotime est donc de faire connaître ces nouvelles pratiques de terrain, accompagnées par de nouvelles pratiques de formation liées à ces activités, et un nouveau champ de recherche universitaire. Elle contribue, en donnant la parole à des enseignants, des animateurs, des formateurs et des chercheurs, à alimenter la réflexion sur une nouvelle didactique de l’apprentissage du philosopher.

Dans le prolongement du bulletin de l’ARDAP (Association pour la Recherche en Didactique de l’Apprentissage du Philosopher, fondée par Michel Tozzi), qui a mis en réseau de 1994 à 1999 chercheurs et praticiens en France et dans divers pays, la revue a été créée en mars 1999 par le CRDP de de Montpellier. Paraissant tous les trois mois, elle a été publiée sous forme papier jusqu’au numéro 18, et existe depuis sous forme numérique.

Il existe dans la revue plusieurs rubriques, qui parcourent la diversité du champ, en France comme à l’étranger :

En classe : cette rubrique expose les témoignages et retours réflexifs à partir des expériences menées sur le terrain scolaire : ateliers philosophiques menés à tous les niveaux de l’école, de la maternelle à l’université.

Dans la Cité : cette rubrique expose les témoignages et retours réflexifs à partir de toutes les expériences philosophiques menées dans la Cité : activités pour enfants dans les cadres culturels, périscolaires ou extrascolaires (centres de loisirs, maisons de quartiers, médiathèques, etc.) et activités pour jeunes et adultes (cafés-philo, Universités populaires, ciné-philo, rando-philo, ateliers autour de l’art, du soin, etc.). Tous les lieux peuvent être concernés, du café à la prison, de la rue à l’entreprise, de l’hôpital au cabinet de consultation.

Formation et ressources pédagogiques : cette rubrique s’intéresse aux pratiques de formation dans le domaine et aux ressources pédagogiques et didactiques qui facilitent la mise en place de pratiques philosophiques (dispositifs, outils, jeux, supports écrits, littéraires, artistiques ou ad hoc etc.)

Recherches et réflexions : cette rubrique publie des travaux de recherche élaborés dans le domaine des pratiques philosophiques : thèses, mémoires de DU ou de masters, sous la forme de projets, d’extraits ou de comptes rendus. La rubrique propose également des communications, des articles et des actes de colloques. Un numéro par an est en particulier réservé aux Rencontres Internationales sur les Nouvelles Pratiques Philosophiques, organisées en partenariat avec l’UNESCO.

Informations et publications : cette rubrique signale des initiatives associatives, des événements, des rencontres, des publications récentes (recensions d’ouvrages notamment) et la sortie de nouveaux outils pédagogiques.

Diotime est une revue internationale qui souhaite montrer la diversité des pratiques philosophiques et informer sur l’état de la didactique de la philosophie dans le monde, en mettant particulièrement l’accent sur les innovations. Pour cela, elle propose de publier les articles en français, en anglais ou en espagnol. Elle travaille avec des correspondants internationaux qui ont pour mission de relayer ces travaux et ces pratiques. Tous les numéros et les articles publiés depuis le numéro 10 sont en ligne sur le site, et référencés par mots, thèmes, rubriques, pays, auteurs, pays, date et numéro : un outil très utile pour se repérer dans le foisonnement des publications.

Comité de rédaction de Diotime

Directrice de publication : Edwige Chirouter, professeure de philosophie, titulaire de la chaire Unesco de philosophie avec les enfants (Université de Nantes).

Rédactrice en chef : Johanna Hawken, docteure en philosophie, directrice de la Maison de la philosophie à Romainville.

Rédacteur en chef adjoint, responsable du site de la Chaire Unesco de philosophie avec les enfants : Christian Budex, professeur de philosophie à Versailles.

Rédacteur en chef adjoint, responsable du réseau national et international de Diotime : Michel Tozzi, didacticien de l’apprentissage du philosopher.

Secrétaire de rédaction : Olivier Blond-Rzewuski, professeur à l’INSPE de Nantes, formateur aux ateliers philo.

Correspondantes en Belgique, Partenaires pour PhiloCité : Gaëlle Jeanmart (philosophe, Directice de Philocité) et Anne Herla (Professeur de didactique de la philosophie à l’Université de Liège).

Correspondants internationaux de Diotime : Prophilo (avec Nathalie Frieden) pour la Suisse, Philocité et Département de didactique de l’université de Liège pour la Belgique, PhiloJeunes et Catherine Audrain pour le Québec