Informations et publications

I) Informations

L'association Rencontres et Débats Autrement (Christian Mrasilevici  et Brigitte Patzold, site : http://rencontres-et-debats-autrement.org/) a produit un film documentaire sur les pratiques philosophiques avec les enfants : Philo nouvelle génération.On peut y entendre des enfants, et les principales figures de la philosophie avec les enfants en France, au Québec etc. On trouvera le teaser du film sur : https://youtu.be/oPD6rBdZqbg

On trouve dans le Catalogue "Former à la citoyenneté" de 2018-2019 de l'Académie Aix-Marseille le stage suivant, piloté par l'inspecteur régional de philosophie Jérôme Jandry, sur la " Discussion à visée réflexive". Modalités : enseignants de cycle 3 (CM1, CM2 et 6ème). Formation de 6h. Possibilité d'un accompagnement dans cet établissement. Prescripteur : Rodrigue Coutouly. Responsable de formation : Dominique Truant et Jerôme Jardry. Nombre de places pour 2018/19 : 20 personnes par établissement - 2 établissements

Contenus: les professeurs seront invités à vivre une discussion à visée réflexive à leur niveau. Apports théoriques sur l'apprentissage de l'argumentation à l'oral.

On pourra trouver les vidéos des conférences qui se sont déroulées dans le cadre des Rencontres philosophique d'Uriage (RPU) sur le site :

https://www.youtube.com/playlist?list=PLGPiWZxg8wBmMwAHZm2psObodTL3xLryu

La revue Animation-Education de l'OCCE a publié dans son numéro de janvier 2019 un dossier très intéressant sur " Apprendre à penser : la philosophie dès l'école". On peut le consulter sur :

http://www.occe.coop/~r.touati/AE-arch/AE268-HD-01-num-certifsW6JB7dA8jn9pPt66HVwMr46u97Hfn9Z.pdf

Conçue et réalisée parl'association Les Médiations Philosophiques, Le Médiaphi est une revue étudiante participative où sujets d'actualité et transversaux sont traités sous diverses formes (textes, dessins, illustrations...). On trouve dans l'appel du dernier numéro :

"La philosophie pour enfants (PPE), mouvement d'éducation par la pratique de la philosophie, est jeune d'une cinquantaine d'années. Les temps de ses divergences théoriques internes sont peu marqués : on reconnaît plus aisément la chronologie de ses méthodes d'application et outils interprétatifs. En pratique, chaque dispositif n'est pas en soi meilleur qu'un autre : il répond à un problème, à une situation.

Facilitation / animation / médiation, l'activité fluctue-t-elle selon le nom qu'on lui donne ? Ou bien encore selon les objectifs et les dispositifs choisis ? Ce qui est fait dans une CRP est-il fondamentalement différent d'une DVDP ? Si le contenu philosophique n'est pas transmis frontalement, est-il supposé quelque part ? En somme, dans quelle mesure la raison universelle nous parcourt-elle indépendamment de nos connaissances ?

L'évolution des modèles et dispositifs n'est pas due qu'à une certaine sagacité militante ; la recherche apporte son lot d'outils pour l'interprétation notamment. Ainsi, la scansion "La philosophie est à elle-même sa propre didactique" n'empêche pas, depuis quelques années, les chercheurs de linguistique ou de psychologie de faire tomber sous leur regard ces nouvelles pratiques didactiques. Le champ de la PPE, uni par un plan d'objet, reste fracturé entre les approches quantitatives ou qualitatives des différentes disciplines, reste partagé entre ses références conceptuelles universalistes ou pragmatistes et, enfin, peine à se regrouper autour d'un horizon théorique.

Quelles bases et références interdisciplinaires s'assurer communément ? Que projette-t-on dans la pratique de la PPE ? À quelles situations-problèmes choisit-on de répondre en la promouvant ? Que reste-t-il à théoriser ?"

Site http://www.univ-lyon3.fr/contribuez-a-la-revue-etudiante-le-mediaphi--1032680.kjsp

Contact : lesmediationsphilosophiques@gmail.com

Lettre d'information de l'association belge PhiloCité sur le site suivant :

https://webmail1f.orange.fr/webmail/fr_FR/read.html?FOLDER=SF_INBOX&IDMSG=118452&check=&SORTBY=1

On trouvera toutes les informations du pôle philo du Centre laïque Braban Wallon (Belgique) sur : https://www.calbw.be/pole-philo

Le site intéressant de Myriam Mekouar : https://www.asso-lecume.fr/

La revue internationale childhood & philosophy vint de publier son dernier numéro, consultable sur : https://www.e-publicacoes.uerj.br/index.php/childhood.

Une pétition a été adressée au Ministre de l'Education Nationale par le Collectif des professeurs.e.s au, pour la féminisation du programme des auteurs de philosophie. Sans prendre position sur le fond, car il y a des discussions animées en cours, nous la publions pour que le lecteur connaisse l'argumentation et se fasse un point de vue.

"Nous, professeur.e.s de philosophie, profitons de cette période de réflexion autour des programmes pour vous adresser l'exigence suivante : il faut impérativement intégrer plus de femmes à la liste d'auteur.e.s à étudier en classe de philosophie.

En effet, actuellement, une seule femme, Hannah Arendt, figure au programme, contre cinquante-six hommes, toutes périodes confondues. Cette asymétrie manifeste aurait dû depuis longtemps faire l'objet d'une réforme. À l'heure d'un renouveau du mouvement féministe mondial et d'une nouvelle libération de la parole des femmes, comment légitimement continuer à maintenir cette parole dans le silence au sein même de l'enseignement de la philosophie ?

L'argument principal des adversaires de cette proposition d'intégration consiste à soutenir que très peu de femmes ont eu le loisir de produire et de publier des œuvres philosophiques et qu'il est par conséquent nécessaire de s'en tenir à nos classiques masculins. Une telle affirmation est pourtant parfaitement fausse. Vous pourrez consulter la liste d'auteures - encore très incomplète - que nous vous proposons d'inclure dans le programme. Chaque époque (l'Antiquité et le Moyen Âge, la période moderne, la période contemporaine) a connu son lot de femmes philosophes qui ont abordé toutes les notions à enseigner durant la classe de terminale. Cependant, l'assertion selon laquelle il n'existe pas de femmes philosophes est le résultat d'un effacement quasi-systématique des travaux de femmes dans l'histoire de la philosophie, et nous le renforçons, souvent malgré nous, à travers l'enseignement d'auteurs uniquement masculins. C'est cela que nous refusons aujourd'hui pour les générations futures.

Ce que nous voulons aussi, c'est donner à l'intégralité de nos élèves des modèles dans lesquelles elles/ils peuvent se reconnaître. Ces questions, que nous partageons avec d'autres disciplines, nous taraudent : comment donner envie aux jeunes femmes de dix-sept ans de faire de la philosophie si aucune femme n'est au programme ? Comment espérer susciter des vocations si aucun modèle ne leur est présenté ? En changeant le programme de philosophie en ce sens, nous voulons empêcher la reproduction de cette asymétrie entre les hommes et les femmes en philosophie et enfin rendre justice à des auteures qui méritent cet honneur.

Nous proposons ainsi :

- L' inclusion de dix-sept auteures à la liste d'auteur.e.s du programme officiel (cf. liste ci-dessous).

- Parmi elles, des auteures vivantes, qui passeront manifestement dans l'histoire de par la portée intellectuelle internationalement reconnue de leurs travaux. Puisqu'il est devenu plus aisé pour les femmes de publier des œuvres philosophiques à partir des années 1950, cette mesure apparaît nécessaire.

- L'intégration de nouvelles notions. En effet, il est important de noter qu'en plus d'être effacées de l'histoire de la philosophie, les femmes ont longtemps été écartées de certains domaines de la pensée (la métaphysique, la logique, l'épistémologie) et ont été cantonnées à d'autres (art et morale notamment). Aujourd'hui, beaucoup d'auteures contemporaines travaillent actuellement autour de la politique. C'est pour cela que nous proposons d'ajouter au programme les notions suivantes : le(s) pouvoir(s), domination(s) et résistance(s)."

Listes des auteures et des notions qu'elles permettent d'aborder :

  • Thérèse d'Avila (1515-1582) Le désir ; la religion ; la vérité ; le bonheur.
  • Margaret Cavendish (1623-1673) Matière et esprit ; la perception ; la vérité ; la raison et le réel ; la politique ; la conscience .
  • Emilie du Chatelet (1706-1749) La raison et le réel ; la vérité ; la démonstration ; théorie et expérience ;le langage.
  • Olympe de Gouges (1748 - 1793) La justice et le droit ; la liberté ; la politique ; la société ; l'État ; autrui.
  • Germaine de Stael (1766-1817) La justice et le droit ; la liberté ; la politique ; la société ; l'État ; le désir.
  • Edith Stein (1891-1942) La religion ; la perception ; autrui ; la vérité ; la conscience.
  • Simone de Beauvoir (1908- 1986) La politique ; la liberté ; le sujet ; la conscience ; la société ; le langage ; le désir ; le vivant.
  • Simone Weil (1909-1943) Le travail ; la technique ; la religion ; l'histoire ; le devoir ; le sujet.
  • Elisabeth Anscombe (1919-2001) Le langage ; la morale ; le devoir ; la conscience ; la politique ; l'État.
  • Luce Irigaray (1930-) Le langage ; la conscience ; le désir ; la vérité.
  • Monique Wittig (1935-2003) Le désir ; le langage, la société ; l'État ; la justice et le droit ; la liberté.
  • Gayatri Chkravorty Spivak (1942-) La perception ; autrui ; le langage ; la vérité ; la société ; l'État ; la justice et le droit.
  • Angela Davis (1944 - ) La politique ; le sujet ; la liberté ; la justice et le droit ; l'État ; la société.
  • Donna Haraway (1944-) La perception ; le désir ; le langage ; le travail ; la technique ; théorie et expérience ; le vivant ; la vérité ; la société ; les échanges.
  • Martha Nussbaum (1947 -) La liberté ; la justice et le droit ; la politique ; L'Etat ; le bonheur ; la société.
  • Nancy Fraser (1947 - ) La justice et le droit; la politique ; autrui ; le sujet.
  • Judith Butler (1956-) L'inconscient ; autrui ; le désir ; le langage ; le vivant ; la matière et l'esprit ; la société ; l'État ; la justice et le droit.

II) Publications

Nouvelle collection Didacphi, chez Joint-Lambert. Directeur de collection : Frédéric Cossutta.Il n'existait pas en France, jusqu'à ce jour, de collection de livres consacrée à l'enseignement de la philosophie ni à la philosophie de l'éducation. Certes, les formations académiques et les sites des associations offrent de multiples ressources, mais celles-ci sont très dispersées. D'où l'idée d'un projet éditorial "sur papier", pérenne, ouvert, fédérateur, porté par une maison d'édition scientifique reconnue (Joint-Lambert) et qui réponde tant à la demande des enseignants qui s'interrogent sur la conduite de la classe qu'à celle des étudiants qui préparent examens et concours.
Site : www.didac-philo.com

Une nouvelle collection vient de naître chez Vrin.

La philosophie se pratique, dans des formes singulières orales ou écrites (dialogue, essai, maïeutique, etc.) et des exercices diversifiés (méditation, tri des représentations, jeu de langage, etc.), qui ont leur histoire et produisent leurs effets. L'éditeur Vrin, spécialisé en Philosophie, lance une nouvelle collection, "Pratiques Philosophiques".

Gaëlle Jeanmart en est la directrice. Cette collection met en lumière à la fois les pratiques anciennes et les "nouvelles pratiques philosophiques". Ainsi, plutôt que d'opposer la pratique philosophique à la philosophie universitaire ou à l'histoire de la philosophie, nous envisageons la philosophie, et son histoire, sous l'angle spécifique de ses pratiques.

Faire cela, c'est questionner son accessibilité et son utilité pour nous aujourd'hui. Les "nouvelles" pratiques, qui se sont revendiquées explicitement comme des pratiques, visaient précisément à toucher des publics nouveaux (les enfants, le "tout public", le troisième âge, les militants, les étudiants et les enseignants en philosophie comme ailleurs), dans des cadres renouvelés (écoles, communes, formation continue, espaces de réflexion et de lutte, etc.), en appliquant diverses méthodes de discussion, moins marquées par le souci de l'apprentissage individuel que par une ambition de réflexion collective. Les livres de cette collection sur les pratiques ont le même enjeu : rendre la philosophie plus populaire en l'envisageant comme un outil au service du plus grand nombre.

Livres publiés dans cette nouvelle collection :

Sébastien Charbonnier : Aimer s'apprend aussi - Méditations spinozistes "Aucune parole contre quoi que ce soit n'a jamais d'importance ; seuls comptent les mots pour quelque chose de nouveau, et qui savent le produire. Tout ce que nous disons de négatif aux autres ne produit rien, sinon les diminuer et nous diminuer avec eux. Telle est l'hypothèse, éprouvée par variations, qui traverse ces pages. Le problème ici analysé est en même temps de nature éducative et révolutionnaire : il questionne la possibilité de l'apprentissage conçu comme transformation de soi par la connaissance échangée, qui n'est rien moins que l'essence de la démocratie comme puissance de décider ensemble. À quelles conditions arriverons-nous à dialoguer les uns avec les autres pour, ensemble, faire mieux? Comment m'adresser aux autres, et pourquoi le faire, si ce n'est pas pour les augmenter et être augmenté avec eux? Bref, comment faire tomber nos armures afin de devenir plus libres et plus forts dans nos gestes communs? Ce livre est une politique du geste d'aimer, dont les conséquences épistémologiques sont cruciales : apprendre à aimer, un autre comme soi-même, c'est continuer d'apprendre auprès de chacun, rencontrer ce qui diffère de nous, pour ne jamais devenir, malgré soi, un dominant du savoir".

François Galichet : Philosopher à tout âge - Approche interprétative du philosopher. "Philosopher ne se réduit pas à problématiser, conceptualiser et argumenter. Il convient de prendre en compte une quatrième compétence : interpréter. L'ouvrage explore ses dimensions philosophiques, culturelles, didactiques. Dix fiches pratiques permettent de la mettre en œuvre sur des thèmes précis. Elles comportent de nombreuses activités pour tous les niveaux d'âge : école, collège, terminales de lycées, à partir d'œuvres facilement disponibles : tableaux, photos, poèmes, chansons, etc. Jean-Luc Nancy écrit dans sa préface : "Il faut aujourd'hui que le jeune élève puisse découvrir l'exercice de la pensée réfléchie et critique bien avant d'être formellement exposé à l'épreuve des textes, opérations et outils proprement philosophiques". On ne philosophe pas à partir de rien ni "à voix nues". C'est d'abord à partir des œuvres culturelles qui nous entourent que la pensée réflexive et critique peut s'exercer. Ceux qui enseignent à philosopher trouveront ici des ressources pour enrichir et diversifier leurs pratiques".

La série Mily Miss Questions est diffusée depuis le 24 novembre 2018 tous les samedis à 9h40 sur France 5. Mily Miss Questions fait son grand retour. Cette série, et son héroïne qui questionne le monde, s'interroge sur le vivre ensemble et la citoyenneté. Une ambition : appréhender la vie en collectivité et prévenir notamment les stéréotypes en tout genre. Mily encourage les enfants à prendre la parole, à exprimer un avis, une pensée, à dialoguer et, par ricochet, à se construire en tant que personne.

"Et toi, tu en penses quoi ?" Pas facile de vivre ensemble malgré toutes nos différences, mais rien ne résiste à la curiosité de Mily Miss Questions. Pourquoi se dispute-t-on ? Est-ce que les enfants ont des droits ? C'est quoi la liberté d'expression, ou comment, avec nos différences peut-on mieux vivre ensemble ? Mily qui se questionne, c'est aussi Mily qui grandit et explore pourquoi ensemble on est sûrement plus fort. Au fil des épisodes, Mily Miss Questions et sa bande d'amis découvrent tout ce qui peut nous aider à mieux nous comprendre ou nous rapprocher.

L'objectif est de montrer aux enfants qu'il n'existe pas qu'une seule vérité sur un même sujet et que l'on peut se nourrir des différences de l'autre. Mily accompagnera les enfants toute l'année autour des thèmes et sujets de société qui l'agitent comme, par exemple, la Journée internationale pour les personnes handicapées en décembre, la Journée internationale de la jeunesse en janvier ou encore la Journée zéro discrimination en mars...

"Avec le personnage de Mily, une petite fille de son temps curieuse et attachante, les enfants découvriront les joies et les difficultés de la vie en collectivité. Chaque histoire encourage les enfants à accepter les différences culturelles et à se tourner vers leurs parents et leur entourage pour en parler. Avec Mily Miss Questions, nous nous adressons aux enfants comme à de futurs citoyens."

Tiphaine de Raguenel, Directrice des activités jeunesse France Télévisions

INTERVIEW DE CILVY AUPIN, PRODUCTRICE

Comment définissez-vous le personnage de Mily ?

On pourrait décrire Mily avec cette phrase : "Explique-moi le monde, s'il te plaît...". C'est un personnage qui a un besoin naturel de comprendre ce qui l'entoure. Son étonnement lui permet de partir du quotidien pour aborder des notions universelles. Elle grandit dans sa réflexion grâce à la diversité des valeurs de chacun et au fil de ses questions.

Comment avez-vous fait évoluer le concept de la série depuis la saison 1 ?

En saison 1, tout se déroule autour des échanges avec ses amis et sa famille. Nous nous étions appliqués à souligner la capacité de Mily à se forger son propre avis sans qu'une personne lui dise ce qui est "bien" ou "mal". L'idée étant d'amener notre héroïne, autant que l'enfant qui regarde, à prendre conscience que sa parole fait d'elle une personne reconnue. Une fois cette notion perçue et installée dans la saison 1, Mily suit une évolution toute logique. Dans la saison 2, elle peut prendre conscience de la diversité culturelle du monde qui l'entoure. Il y a moins de questions mais surtout des dilemmes à résoudre et de l'entraide. Les épisodes commencent généralement avec de petits problèmes qui peuvent engendrer de grandes disputes. Sans oublier que Mily est la première à faire des maladresses ou des bêtises. Mais elle va également tout faire pour réparer ses erreurs, apaiser les désaccords ou expliquer les quiproquos, afin que tout redevienne "comme avant", à une différence près, c'est que Mily a progressé dans la gestion des conflits.

Quels sont les thèmes et enjeux abordés dans ces nouveaux épisodes?

Nous avions d'abord pensé que la découverte des autres devait passer par le voyage et que Mily et ses amis devaient partir à l'aventure afin de découvrir la richesse de nos cultures et de nos civilisations. Mais les événements de 2016 ont douloureusement marqué nos valeurs. Ainsi, afin d'aborder le délicat sujet du "vivre ensemble", l'unité Jeunesse de France Télévisions a vu en Mily le personnage idéal pouvant aborder à hauteur d'enfant "l'autre", dans le sens de tout ce qui n'est pas elle, en l'inscrivant dans le quotidien. Mily qui questionne est toujours Mily qui grandit, mais elle prend conscience de la diversité culturelle du monde qui l'entoure. Afin de mettre cela en place, j'ai proposé que l'on identifie les origines de tous les personnages de la saison 1, mais surtout de créer des nouveaux personnages afin que nos cultures soient représentées dans leur diversité.

A hauteur d'enfant, les questions ainsi abordées sont :

Pourquoi on se dispute ? C'est quoi la laïcité ? Est-ce que les enfants ont des droits ? C'est quoi la liberté d'expression ? Comprendre la fraternité, comprendre les formes d'intelligence et d'apprentissage, aider un enfant à ne pas être perdu ou isolé...

Plus de 52 épisodes et autant de questions posées....

Qu'est-ce que la série apporte aux enfants et aux parents ?

Nous souhaitons que les enfants puissent partager les épisodes en famille et que le programme favorise les échanges. Nous sommes chacun confrontés à nos propres occupations. La série a donc été produite afin de faciliter un espace de partage, car les enfants se sentent forts et capables de partager leurs paroles comme des grands !

Avec tout l'amour que nous portons à nos tendres chérubins, nous sommes souvent démunis face à leur curiosité, et le fait d'aborder certains sujets en fonction de nos cultures et de notre éducation n'est pas si facile. Mère de deux enfants, je me suis retrouvée comme tous les parents devant un flot de "pourquoi" et de "comment", et depuis treize ans mon expérience de productrice de Ciel de Paris et de présidente de l'association Les Enfants de la Philo m'a convaincue que produire Mily Miss Questions était le meilleur moyen de s'adresser aux enfants afin d'aborder les questions qu'ils peuvent se poser.

Il y a beaucoup de thèmes que nous pourrions traiter pour une cible qui me touche, car mes enfants sont maintenant des ados... Depuis la sortie du documentaire Ce n'est qu'un début, le grand public a la possibilité de voir ce qui se joue avec de jeunes enfants, même sur des sujets difficiles. C'est pour cela nous avons créé l'association il y a dix ans, "Les Enfants de la philo" afin d'initier les adultes à mener les "Cinédébats Mily Miss Questions".

Cette expérience enrichissante nous montre que les jeunes enfants comprennent que leurs paroles représentent la diversité de notre monde. Si, dès leur plus jeune âge, au sein d'une fratrie ou d'un groupe, ils arrivent à prendre le temps de répondre en exprimant tout naturellement : "Attends, maman, je pense" ou encore "je réfléchis" et qu'il rentre dès l'âge de 6 ans en criant : "Maman j'ai fait philo !", c'est qu'ils sont déjà sur la voix de la sagesse.

Aujourd'hui, les parents nous écrivent sur les réseaux... Une maman nous a écrit : "J'ai mes deux garçons scotchés devant votre programme, on passe le déjeuner à parler de Mily — merci". Un papa, professeur de philo (perdu) devant le flot des questions de sa fille, ne voyait pas trop comment s'y prendre, il nous a appelés en nous disant "Merci pour le Milytravail...» Un autre papa m'a fait remarquer que sa fille lui avait amené la vidéo de Mily Miss Questions parce qu'elle avait envie de discuter...

"Si on souhaite éclairer un enfant, entretenir son désir de curiosité, on doit lui faire comprendre le pourquoi il apprend."

Cilvy Aupin, productrice Ciel de Paris