Le projet spectacle Conte-forum philosofables (Cie Art'traction)

Préambule

Avant de présenter notre expérience, il nous semble important de nous resituer : nous ne sommes ni philosophes, ni soignants, mais nous nous situons avant tout dans une démarche artistique de création d'un spectacle conte-forum. Au départ de notre projet, nous n'avions aucune expérience en matière d'animation d'ateliers philosophiques.

D'autre part, cet écrit se situe après trois expériences vécues avec trois groupes de jeunes, donc au tout début de notre travail. Nous avons donc fait une description des contextes dans lesquels elles se sont déroulées puis tenté quelques conclusions.

Genèse et objectifs du projet PhilosoFables

Genèse

Monique Répécaud, conteuse, se passionne pour les contes philosophiques, appelés également contes de sagesse, issus très souvent des cultures orales arabes, hindoues, asiatiques, voire africaines et plus globalement orientales et moyen-orientales. A plusieurs reprises, elle a eu l'occasion de rencontrer des publics adolescents, notamment en milieu scolaire : les spectacles ont souvent donné lieu à des discussions très intéressantes, témoignant d'un vif intérêt de ce public pour les contes. De l'envie de Monique Répécaud de partager ces histoires et de ses rencontres avec un public d'adolescents est née l'idée de mêler débat et spectacle pour aboutir à une forme nouvelle de spectacle conte-forum.

Objectifs des spectacles conte-forum

Faire découvrir à des adolescents tout un pan de la littérature orale : les contes philosophiques.

À partir de ces contes philosophiques "vieux comme le monde", permettre aux jeunes d'aujourd'hui de relier leurs préoccupations aux questions universelles et intemporelles, questions auxquelles les Hommes ont de tout temps tenté de répondre, et relier ainsi les jeunes générations à l'Humanité qui les a précédées.

Par ces contes philosophiques, issus de cultures différentes de la culture occidentale, ouvrir les adolescents à un autre regard sur le monde, à d'autres manières de penser le monde et bien sûr à d'autres cultures.

Proposer des contes sous forme de spectacle vivant (et non pas en simple lecture d'un texte écrit), et ainsi solliciter, susciter l'émotion, l'imagination et la réflexion, non seulement par le sens de l'histoire et des mots, mais aussi par l'interprétation de la conteuse (ses partis pris, son choix des mots ...), par le travail de mise en scène, (travail des silences, du rythme, travail du corps : voix, regard, gestes, déplacements ...) et par la proximité physique entre artistes et spectateurs. Nous pensons également que l'écoute d'une histoire, moins 'rebutante' pour certains jeunes que la lecture, peut leur permettre de 'rentrer' plus facilement dans la compréhension de celle-ci.

Objectifs des expériences de travail avec des groupes de jeunes à Morlaix et à Quimperlé

Raconter des contes philosophiques aux jeunes pour voir quel intérêt ils portent à quelles histoires, s'ils les comprennent et enfin, susciter des questionnements et ouvrir des discussions.

Enregistrer les interventions des jeunes, dans l'idée de garder des bribes de leurs propos qui seront réutilisées dans la mouture finale des spectacles conte-forum (en voix off).

Tester notre protocole de travail, l'affiner au gré des rencontres, voire le modifier.

Les expériences et leur bilan

1) À Morlaix

À Morlaix, ce projet a pu se mettre en place grâce au partenariat entre le lycée T. Corbière, la MJC de Morlaix, la ville de Morlaix, le Conseil Général du Finistère, et la Cie Art'Traction, et grâce à l'adhésion au projet de Marie Kerhom - enseignante de français, Henri Castrec - professeur principal et Anne-Marie Noret, directrice de la MJC de Morlaix.

Les groupes étaient constitués d'élèves de 3e DP6 (Découverte Professionnelle, intégrée au lycée Tristan Corbière de Plourin - Les - Morlaix), soit 19 élèves âgés de 14 à 16 ans, répartis en deux groupes: l'un de 10 élèves (8 garçons et 2 filles), l'autre de 9 élèves (5 filles et 4 garçons). C'était une bonne taille pour le travail effectué, entraînant une bonne dynamique de groupe.

Grâce à ces partenariats, les rencontres se sont déroulées à la MJC de Morlaix, dans de très bonnes conditions, notamment phoniques, sauf une fois où la salle où nous avons dû travailler était extrêmement sonore, et cela a eu des répercussions sur la qualité d'écoute et de concentration. La rencontre avec chaque groupe s'est faite sur 4 demi-journées (les lundis, mardis, jeudis, vendredis matins), du 30 novembre au 11 d"cembre 2009. La fréquence et la régularité des rencontres ont permis une inscription du travail dans la durée, et ont largement facilité les prises de parole et l'habitude de la réflexion, de la discussion et de l'écoute. Lucas à Morlaix : "Ben, moi, j'ai bien aimé. Y'a juste le 1er jour où ça m'a pas trop plu, mais après j'ai bien aimé, ça me plaisait de plus en plus en fait !". Les séances duraient de 2 h 1/2 à 2 h 3/4, avec une pause d' 1/4 heure environ. Les rencontres de plus de 2 heures étaient des rencontres très longues. Mais les jeunes se sont finalement très bien prêtés au jeu sur ces durées, et le temps qu'on avait devant nous a permis de donner du temps à la réflexion, parfois même de s'éloigner du sujet abordé par l'histoire pour mieux y revenir. Certains s'étonnaient eux-mêmes qu'ils ne voyaient pas le temps passer. Guillaume à Morlaix "ça passe plus vite que les cours !".

L'ensemble du groupe (jeunes et adultes mélangés) est assis en cercle. Cette disposition mélangeant adultes et jeunes nous a parue conviviale. Il fallait cependant parfois 'bousculer' un peu les jeunes pour éviter la disposition "les jeunes d'un côté, les adultes de l'autre". Il fallait lever la main pour demander la parole ; parler dans le micro/bâton de parole (compte tenu de notre souhait de collecter la parole des jeunes, il s'agit d'un micro enregistreur qui passe de main en main) ; donner son prénom au moment de la prise de parole ; écouter et respecter la parole d'autrui, sans insulte ni moquerie. Pas de tour de parole imposé ni de prise de parole imposée. Acceptation des silences. Lever la main pour prendre la parole était bien respecté, sauf quand le débat devenait très animé. L'habitude de parler dans le micro/bâton de parole enregistreur, après quelques minutes de gêne exprimée par des rires, a été très rapidement prise. Lorsque des propos se tenaient en dehors du micro, aucune difficulté pour qu'ils soient répétés devant le micro. Donner son prénom au moment de la prise de parole a été assez bien respecté dès le départ, et il y a eu amélioration au fur et à mesure de l'avancée du travail. Écouter et respecter la parole d'autrui aussi, avec parfois quelques entorses !). Pas d'insulte ni de moquerie, avec la vigilance de la part des adultes, car des moqueries sont parfois apparues ! Pas de tour de parole imposé, mai il nous est arrivé cependant une ou deux fois de demander l'avis de chacun. Aussitôt les plus bavards se sont saisis de cette pratique comme d'un jeu et par la suite ont très souvent dit : "on fait un tour ...", afin d'avoir les avis des uns et des autres, y compris des adultes (il y avait une curiosité de ce que les autres pensaient). Lors de la première séance, les premiers silences ont étonné les jeunes (rires, gêne), puis rapidement ne posaient plus de problème, et permettaient des respirations, des temps de réflexion.

Les séances se sont déroulées en présence d'un adulte référent du groupe (enseignant ou surveillant ou les deux). Cet adulte était dans le cercle et pouvait participer au même titre que les jeunes (pas d'observateur en dehors du cercle).Un président de séance (un des jeunes), devait veiller au respect des consignes et distribuer la parole.

Monique Répécaud racontait les histoires, Vincent Bouchy jouait le naïf, incitait à préciser sa pensée. Les adultes encadrant habituellement les jeunes sont restés discrets, n'intervenant dans le débat que lorsque les élèves le leur demandaient. Le rôle du président de séance n'a visiblement pas été compris. Ceux qui ont joué ce rôle se sont contentés de noter les noms de ceux qui prenaient la parole, mais n'ont pas saisi qu'il leur fallait observer les demandes de parole pour ensuite distribuer la parole dans l'ordre où elle avait été demandée. Insuffisance dans nos explications ? Mais aussi difficulté pour ces élèves d'observer avec attention qui demande la parole et dans quel ordre etc. Nous avons donc rapidement décidé de supprimer cette fonction.

Lors d'une séance, une histoire est racontée par Monique Répécaud. A ce stade du travail, quelques histoires qu'elle n'avait pas encore retravaillées ont pu être lues. Puis suivait un temps (toujours nécessaire) de discussion sur la compréhension de l'histoire, ou de certains mots. Enfin le groupe discutait. Après la pause, proposition d'une seconde histoire, puis discussion etc. Cette forme de déroulement a tenu jusqu'au bout. À la fin de la dernière rencontre, nous avons fait un bilan avec les jeunes, ce qui a permis de voir comment ils avaient vécu cette expérience. Il nous est arrivé de présenter deux histoires l'une après l'autre, mais il s'est avéré que ça 'brouillait' davantage la compréhension (Ils mélangeaient les deux histoires, ou oubliaient la première etc. ). Ceci nous a donc amené à réfléchir davantage à la forme donnée à nos spectacles conte-forum.

2) Au dispositif Relais de Quimperlé

Ce projet a pu se mettre en place au Dispositif Relais de Quimperlé grâce au partenariat entre la Cocopaq (com. de com. du Pays de Quimperlé), le Conseil Général du Finistère, la Cie Art'Traction et grâce à l'adhésion au projet de Nicolas, enseignant et Sandrine, éducatrice.

Le groupe était constitué de 5 garçons, âgés de 13 à 16 ans, scolarisés habituellement en 3° et 4°, dont 4 en rupture scolaire, et 1 élève réfugié kosovar (présentant de grosses difficultés de compréhension et d'expression en français, mais néanmoins très bavard!), venant de différents établissements scolaires de la communauté de communes, accueillis au sein du Dispositif Relais de Quimperlé pour une durée de 4 semaines. Un groupe de 5 est un minimum en ce qui concerne la dynamique de groupe. Compte tenu de l'absentéisme (assez fréquent chez ces élèves), nous avons travaillé certains jours avec seulement 2 ou 3 élèves, ce qui était très insuffisant. À ce problème s'ajoutaient les grandes difficultés d'écoute et d'attention de la part de ces jeunes.

Les séances se déroulaient dans la salle de classe du Dispositif Relais. Les conditions n'étaient pas optimales au niveau sonore, ce qui n'a pas toujours été très facile pour ces jeunes à l'attention déjà très volatile. Il y eut huit rencontres l'après-midi entre le 14 janvier 2010 et le 5 février 2010, de 13 h 30 à 16 h 30. La fréquence et la régularité des rencontres ont permis une inscription du travail dans la durée et ont facilité les prises de parole et l'habitude de la réflexion, de la discussion et de l'écoute. Avec cependant un bémol, compte tenu de l'absence de certains élèves qui a parfois perturbé la dynamique du groupe.

Les rencontres de 3 heures étaient aussi très longues ; compte tenu du public, les séances étaient très souvent parasitées par les comportements des jeunes, ce qui n'aidait pas à la concentration. Pour ce public là, était-il préférable de prévoir des durées assez longues (vu la perte de temps dans le rappel des consignes, dans les rappels à l'ordre parfois nécessaires etc.), qui finalement permettaient d'inscrire les choses dans le temps, ou fallait-il prévoir des séances courtes, avec le risque que rien ne se dise au cours de ces séances courtes ? Dans ce groupe, il a toujours fallu 'bousculer' les jeunes pour éviter la disposition systématique "les jeunes d'un côté, les adultes de l'autre".

Les consignes étaient les mêmes que dans le groupe précédent. Lever la main pour prendre la parole a été peu ou pas respecté, mais sans que ça pose de réel problème compte tenu du petit groupe. Il a fallu sans cesse rappeler la consigne de parler avec le bâton de parole tout au long des semaines. Lorsque des propos se tenaient en dehors du micro, aucune difficulté pour qu'ils soient répétés devant le micro.

Donner son nom au moment de la prise de parole ; écouter et respecter la parole d'autrui, il y avait nécessité de rappeler régulièrement ces consignes, de même que l'absence d'insulte ou de moquerie. Ce sont les plus bavards qui sollicitaient le plus muet. Compte tenu de la présence d'un élève particulièrement bavard, il n'y a pas eu beaucoup de silence...

Les séances se sont déroulées en présence des adultes encadrant habituellement le groupe (enseignant, éducatrice ou surveillant ou les trois). Ces adultes étaient dans le cercle et pouvaient participer au même titre que les jeunes. Il n'y avait pas de président de séance. Monique Répécaud racontait les histoires, Vincent Bouchy jouait le naïf, incitait à préciser la pensée. Les prises de parole des adultes encadrant habituellement les jeunes étaient assez fréquentes. Compte tenu de notre expérience à Morlaix, du petit nombre de jeunes au dispositif relais et de leurs difficultés multiples (problème d'attention, d'écoute, de concentration et de respect de certaines consignes élémentaires) il ne nous a pas semblé opportun de proposer un rôle de président de séance.

Lors des dernières séances, les discussions s'épuisaient plus rapidement. Était-ce lié aux histoires ou à la lassitude du groupe, ou à une autre raison ? Sur les dernières séances, ont donc été racontées trois voire quatre histoires, qui ont permis de relancer les discussions sur le même sujet ou d'en aborder un autre. Au cours de la dernière séance, nous avons travaillé sur la mise en scène avec les jeunes (travail sur le regard, la gestuelle, les déplacements, la façon de porter l'histoire par M. Répécaud). Nous ne savions pas si cette partie du travail pouvait les intéresser, or il s'est avéré qu'ils ont vraiment accroché à ce travail. À la fin de la dernière rencontre, nous avons fait un bilan avec les jeunes, ce qui a permis de voir comment ils avaient vécu cette expérience.

Conclusion

Nous voulions raconter des contes philosophiques aux jeunes pour voir quel intérêt ils portent à quelles histoires, s'ils les comprennent, et enfin susciter des questionnements et ouvrir des discussions. D'après les retours qu'ils nous en ont fait, mais aussi par l'ensemble de leur attitude, (très bonne écoute des histoires, le fait qu'ils en redemandaient, enthousiasme à participer - sauf pour quelques élèves), nous pouvons affirmer que les élèves de Morlaix, dans leur majorité, ont vraiment beaucoup apprécié ces rencontres, même s'ils reconnaissaient que ça leur demandait un effort:

"Ben, moi, j'ai bien aimé à part le 1er jour, le 1er jour, euh, c'est pas pour être méchant mais c'était limite drôle, enfin non mais, le temps de se mettre dans l'ambiance, mais après j'ai bien aimé, limite, je reviendrais bien la semaine prochaine" (Clément). Leur professeur de français qui en a rediscuté avec eux quelques jours plus tard nous l'a confirmé.

Cette conclusion est à nuancer pour les élèves du Dispositif Relais de Quimperlé. Leurs grandes difficultés d'attention et d'écoute, de respect des règles, probablement liées à des problématiques personnelles, ont rendu leur implication dans le travail moins forte. Mais comme le faisait remarquer leur enseignant, c'était déjà énorme que de réussir à leur faire écouter une histoire de quelques minutes et rester assis pendant un laps de temps important pour en discuter (parfois 1h40). Eux aussi ont reconnu que ça leur demandait un effort, et ils trouvaient les séances un peu longues.

Pour nous, il a été d'un très grand intérêt de voir leur réaction (ou non-réaction) à certaines histoires. Ceci nous aide à faire des choix dans notre répertoire de contes, dans l'association de ces contes, et à affiner notre choix concernant les questions philosophiques des futurs spectacles conte-forum. De façon générale, ces retours des jeunes eux-mêmes nous encouragent très vivement à poursuivre cette expérience.

Le réel manque de vocabulaire de certains élèves rendait difficile la compréhension des histoires, mais aussi leur expression. Il fallait toujours passer par une phase d'explication de certains mots, puis du sens de l'histoire. On a pu noter aussi que lors des discussions, certains élèves exprimaient très souvent l'inverse de leur pensée (Mots utilisés dans leur sens contraire, syntaxe mal maîtrisée etc.).

On s'est rendu compte également qu'il leur était aussi difficile de se créer des images mentales, peut-être par manque d'habitude à imaginer au sens littéral du terme (en raison d'un afflux d'images toutes faites via la télévision et les écrans ?), mais aussi par manque d'ouverture sur des mondes, des pays ou des univers qu'ils ne connaissent pas du tout (Chine ancienne, ancienne Perse etc.)

Nous avons pu constater aussi qu'il leur était parfois (et pour certains) difficile de passer de l'imaginaire de l'histoire à des situations actuelles, ou contemporaines, de passer du symbolique au réel, à comprendre les analogies, les métaphores, etc....

Nous pensions que l'écoute d'une histoire serait moins "rebutante" pour certains jeunes que la lecture, et pouvait leur permettre de rentrer plus facilement dans la compréhension de celle-ci. Or on peut constater que lorsque le vocabulaire manque (ainsi que la capacité à imaginer), l'histoire reste difficilement accessible pour certains.

Nous avons chaque fois demandé aux jeunes qui avaient une meilleure compréhension d'expliquer aux autres, à leur manière, avec leurs propres mots. Cependant, il semble que lorsque l'histoire était racontée (plutôt que lue), l'attention des jeunes était meilleure (Pas le même rapport conteuse/public ?). Au fur et à mesure des rencontres, on a pu constater une plus grande réactivité aux histoires et une plus grande facilité à prendre la parole. Les discussions ont toujours été très riches, même si parfois elles semblaient s'éloigner du sujet.

Nous avons enregistrer les interventions des jeunes, dans l'idée de garder des bribes de leurs propos qui seront réutilisées dans la mouture finale des spectacles conte-forum (en voix off).

Nous avons collecté à ce jour 44 heures de matériau sonore, dans lesquelles nous avons choisi environ 30 minutes de propos qui seront peut-être utilisables pour la finalisation de nos spectacles conte-forum.

Nous avons pu tester notre protocole de travail, l'affiner au gré des rencontres, voire le modifier:

Nous avons toujours souligné qu'il était important que chacun s'exprime sans crainte (de se tromper ou du ridicule etc. ...) et que chaque opinion ou pensée était importante et intéressante (quelles que soient les raisons) et utile pour nous, et que nous ne recherchions pas LA bonne réponse [cette idée les a étonné un peu au début].

Après réécoute des enregistrements des séances, Vincent souhaite intervenir encore moins fréquemment durant la discussion, de façon à moins risquer d'orienter les réflexions, et Monique souhaite ne plus intervenir que pour raconter les histoires et pouvoir apprécier avec plus de recul les interventions des jeunes.

En ce qui concerne les prises de parole, il nous faudra être davantage vigilants au respect de celui qui parle, à la prise de parole quand elle a été demandée etc. ... et vigilants à ce que les interventions des adultes encadrant les jeunes ne soient pas moralisatrices, ne demandent pas LA bonne réponse attendue, ne portent pas un jugement de valeur sur les jeunes, ou ne mettent pas en cause les problématiques personnelles d'un jeune. Après réécoute des enregistrements des séances, nous souhaiterions que les adultes encadrant les jeunes n'interviennent que lorsque les jeunes le leur demandent.

Nous n'avons abordé la partie mise en scène d'une histoire qu'une seule fois avec le groupe du Dispositif Relais. Contre toute attente, cette proposition leur a plu, même si le temps passé à ce travail a été très court. Les élèves de Morlaix (avec lesquels nous n'avons pas abordé cette partie du travail) nous ont dit qu'ils auraient aimé "se mettre à la place du conteur et du metteur en scène". C'est donc une partie du travail que nous souhaitons développer avec les prochains groupes.

Nous avons trouvé ce travail avec ces jeunes passionnant. Ils y ont trouvé du plaisir et nous aussi. Et nous laissons la parole à Cédric de Morlaix, avec lequel nous sommes bien d'accord ! :

"Ben, c'est fatiguant, ça demande de la réflexion en fait de réfléchir à toutes ces questions !"