Troisième colloque international sur les cafés-philo

(23 et 24 novembre 2002)

(23 et 24 novembre 2002)

Organisé autour d'E. et S. Calschi par la dynamique équipe de l'Agora 93 (café-philo de Noisy-le-Grand), ce furent deux jours de bouillonnement entre les deux cents participants, animateurs et habitués des cafés-philo de France et d'ailleurs (États-Unis, Hollande, Suisse, Autriche...).

Pour donner un aperçu du colloque, je mentionnerai simplement quelques questions-clefs qui ont structuré les échanges, ou ont émergé des débats :

- Quel bilan tirer de ces dix ans de cafés-philo ? Dix ans c'est à la fois peu et beaucoup. Sommes-nous encore dans un commencement qui va s'étendre, ou déjà dans l'épuisement d'une mode qui va s'éteindre ?

À quels besoins répond le café-philo ? A-t-il un avenir, et à quelles conditions ?

- Le café-philo a-t-il une ou des finalités propres, spécifiques, ou n'est-il qu'un moyen, voire un prétexte, au niveau individuel et collectif, pour tout autre chose que la philosophie ?

- A-t-il un sens (direction et signification) ? Y a-t-il une ontologie du café-philo ? Comment définir son idée, et conceptualiser ses pratiques ? Est-ce une activité qui fait sens par sa forme même (ses dispositifs) ou seulement sa démarche et son contenu de pensée (le fond) ?

- Entre demande et visée de convivialité, de démocratie, de philosophie, quelle articulation de fait, quelle combinaison possible et souhaitable : quelles tensions, voire contradictions, quelles dérives constatées, quelle complémentarité envisager, doit-il y avoir hiérarchisation ?

- À quelles conditions dans un café-philo peut-on penser ensemble, philosopher en commun ? Quel usage philosophique, quelle co-construction de pensées individuelles et de réflexion collective dans l'oralité, dans la discursivité d'une discussion plurielle ? Comment y trouver le dialogisme du philosopher ?

- Dans cette configuration, comment penser le rapport du je au nous ? De quel je et de quel nous s'agit-il ? Quel jeu pour leur rapport ?

- Qu'en est-il de la nécessité d'une animation, de ses formes ? Quel degré d'institutionnalisation d'un café-philo pour favoriser et non entraver la co-construction de pensées ? Quelle place pour des règles, et lesquelles, et jusqu'où ? Doit-on davantage structurer les cafés-philo en " mouvement ", ou tisser un réseau de mutualisation des pratiques, d'autoformation collective plus informelle, mais avec des temps forts comme des colloques etc. ?

Michel Tozzi